Thriller intéressant...
Les divers groupes de lecture auxquels je suis affilié, notamment sur Facebook, me permettent de découvrir de nouveaux auteurs. Je suis généralement tenté par leurs œuvres après avoir lu la quatrième...
le 29 mai 2024
J’ai refermé cette longue nouvelle (ou ce court roman, au choix), un chouilla sceptique. Il fallait que je poursuive ma réflexion au-delà de ma première impression assez mitigée. En effet, ce livrean m’a totalement dérouté et m’a troublé par le tournant que prend l’histoire. J’ai été déstabilisée par la différence de traitement de l’histoire par rapport aux polars et thrillers classiques et c’est sans doute le but de l’auteur. Mais comme j’aime bien être « surprise » je me suis dit que c’était l’occasion et côté nouvelles découvertes, là j’ai été « servie » !!
En effet, alors que la femme de Fabien, notre « héros » est assassinée alors qu’ils filaient le parfait amour et qu’aucune piste ne se dessine, aucune suite ne semble être donnée à l’enquête. Elle m’a donné l’impression de sombrer immédiatement dans l’oubli, ça m’a semblé pour le moins étrange. Le mari, qui d’habitude est soupçonné d’office, ne fait là, l’objet d’aucune sollicitation de la part de la police.
Alors, même si on comprend que ce ne sera pas là le sujet de ce livre, c’est quand même très bizarre. Certes, le sujet central est le deuil et comment on s’en sort (éventuellement). Je me suis donc, du coup, attendue à voir comment à la fois mener un deuil et les tracas subis par une enquête (sans forcément mettre l’accent dessus). Et franchement, au début, je ne voyais pas du tout où voulais en venir l’auteur. Alors qu’il présente son roman comme une dystopie au départ qui continue sur du thriller, j’avais plutôt l’impression que c’était l’inverse. Et même si ça désarçonne, ça donne finalement un thriller atypique et très attachant.
Alors, certes Fabien voudrait savoir qui est le meurtrier de son bonheur, mais il ne suit pas non plus de pistes jusqu’au bout. Ça me paraissait donc inabouti…
Mais toute la subtilité repose sur le travail intérieur que doit faire Fabien. Un travail sur lui-même que lui suggère une psychologue diligentée par son assurance. Assurance qu’il ne se souvient pas avoir souscrite…
Elle va l’inciter à lire et écrire afin d’exorciser sa peine et sa colère. Elle lui propose l’écriture en guise de catharsis. Après des essais difficiles, Il va y prendre goût. Et ça va même devenir une véritable obsession, un besoin compulsif. Et là, on va plonger dans l’univers de l’auteur, vu de l’intérieur. Comment un écrivain arrive à jeter des mots sur des pages, ce qui les motivent et qui fini par en faire une histoire qui se tient. Comment un roman se construit et par quelles affres va passer l’auteur.
La fin m’a étonnée car après s’être éloigné d’une enquête classique, on finit quand même par un come-back sur l'affaire de l'assassinat et avoir le fin mot de l’histoire. C’est bien amené et bien construit (déconstruit aussi quand on suit Fabien dans ses errances).
C’est adroit et astucieux, parce que finalement, pour moi par exemple, j’avais complètement laissé tomber l’aspect « recherche d’un coupable » pour me concentrer sur ce quoi l’auteur souhaitait qu’on se concentre : comment devient-on écrivain, comment s’effectue le processus de création. L’auteur nous propose une version qui est assez retors je dois dire, mais très ingénieuse.
L’auteur glisse l’irrationnel l’air de rien, par le truchement des cauchemars de Fabien. Du coup, ça reste très plausible et ça ne bascule pas trop dans le fantastique (j’avoue que c’est un genre qui n’est pas trop ma tasse de thé… quoique ça dépend…). Au début de l’introduction des éléments « fantastiques » l’auteur à bien failli me « perdre », mais comme je suis curieuse, pas question de lâcher ce roman avant d’avoir lu la fin.
Quelques petites choses restent inabouties selon moi ; quelques questions auxquelles je n’ai pas su trouver les réponses ; mais ça reste finalement très mineur.
Avec son « inspiration des best-sellers » et la recherche du « pourquoi du comment » se construit un roman à succès, l’auteur nous fait nous interroger sur l’industrie littéraire à l’instar d’un « star-system ». Et nous poser aussi la question : un auteur malmené par la vie, torturé par ses démons est-il plus précisément prédestiné au succès ? Plus qu’un écrivain qui baignerait dans un bonheur parfait ?
Je remercie infiniment Anthony Lamacchia de sa confiance pour cette lecture et la plateforme SP Simplement.pro pour la mise en relation.
Créée
le 11 mai 2020
Critique lue 58 fois
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