Si on s'arrête, on tombe.
Il y a longtemps que je lorgnais sur Lionel Duroy. Il fait indéniablement partie de ces écrivains qui mettent leur vécu au service de leur plume en se spécialisant dans le roman autobiographique. Qualifiés par certains de nombrilistes, ils projettent beaucoup d'eux-mêmes dans des histoires d'hommes et femmes fictifs (sup)portant les mêmes bagages psychologiques, familiaux et sociologiques qu'eux. A défaut d'être techniquement divertissants car ce n'est pas leur objectif premier, ces récits racontent la vraie vie, les joies et souffrances que tout un chacun porte en lui qu'il soit écrivain célèbre ou citoyen anonyme. Quand ces histoires sont écrites avec un maximum de justesse et de vérité, ils possèdent à mes yeux un supplément d'âme qui les rend précieux.
L'absente a tout cela. En plus de toucher au cœur et de sonner vrai, l'écriture de l'auteur m'a aussi enchanté. Elle n'est pas excessivement littéraire et possède même une forme de vivacité qui propulse le lecteur dans les pensées du narrateur de manière très vivante. Le narrateur, c'est Augustin, un auteur à succès qui, à un tournant de sa vie et après avoir tout écrit sur sa famille, part maintenant sur les routes à la recherche du passé de sa mère ("la mère") et des raisons de son perpétuel désespoir. Il tente de réunir les pièces d'un puzzle obscur qui lui permettra peut-être de comprendre enfin le mystère de la rencontre de ses parents. A ce moment là seulement, il trouvera la première phrase de son nouveau roman. Celui qui le sauvera une fois de plus ...