Un pont entre féminisme et maternité...

La thèse du livre est annoncée très clairement dans le titre ; tout est là et tout tend à le démontrer.

Comme un leitmotiv que l''on retrouve à chaque chapitre , la théorie de Marie Hélène Lahaye est déployée en long, en large et en travers. Celles et ceux qui y adhèrent s'en délecteront; les autres s'en mordront les doigts.

Ce réquisitoire ( l'autrice est avocate, et ça se voit !) est clair et sans demi-mot : c'est un livre féministe et...parfaitement à charge contre l'obstétrique contemporaine. Mais on ne peut pas lui reprocher d'avoir annoncé le contraire.

D'autre part, avec ce livre, Marie Hélène Lahaye fait pleinement entrer la maternité et son paroxysme ( le temps de l'accouchement ) dans le féminisme ..et ça, ça fait du bien ! En effet, trop peu visibles dans les luttes féministes, la grossesse, l'accouchement et le post partum, sont malheureusement souvent relégués aux calanques grecques; comme si le fait de devenir mère nous enlevait toute légitimité au militantisme, tout droit à la représentativité . Un peu contradictoire non ? Marie Hélène Lahaye corrige donc le tir et, au moins sur ce point , c'est tant mieux.

Néanmoins, contrairement à ce que véhiculent certains syndicat des gynécologues, ce pamphlet n'est pas que l'œuvre d'une femme hystérique, qui ne sait pas de quoi elle parle; bien au contraire, le livre est parfaitement documenté et renvoie, inlassablement, à des études, des thèses, des articles qui tous convergent en un point : redonner la place à la physiologie et la puissance de la Femme en couche, et les accouchements se passeront mieux.

Le ton, imperturbablement accusateur, parfois dérange ( mais c'est peut-être le but ), met les questions sur la table, nous interroge. Il renvoie à la domination de la médecine ( le sachant) sur le malade ( l'ignorant qui ne sait pas ce qui est bon pour lui) en général, et sur la Femme et la parturiente en particulier.

Par ce fait, ce livre rappelle, ou complète, le livre "Sorcières, Sage-Femmes et Infiirmières " de Barbara Ehrenreich et Deirdre English, aux éditions Cambourakis