L’endroit le plus dangereux du monde est le premier roman de Lindsey Lee Johnson. Dans ce livre, l’auteure nous emmène en Californie et plus précisément à Mill Valley, petite bourgade située au nord de San Francisco, pour y suivre le douloureux apprentissage de la vie de huit adolescents abandonnés à leur sort par des parents démissionnaires. Le sexe, l’alcool et la drogue – triptyque démoniaque de l’adolescence, cette période de la vie si particulière – sont en embuscade et prêts à bondir sur ces jouvenceaux et ces jouvencelles, tels des fauves sur leur proie. Heureusement pour eux, Molly, professeur d’anglais néophyte à peine plus âgée, va s’intéresser à eux et s’efforcer de les comprendre ; elle va les préparer à devenir adultes en les faisant travailler sur Gatsby le magnifique.
Théâtre de la cruauté bouleversant et saisissant, L’endroit le plus dangereux du monde plonge le lecteur dans un état second : ce roman est le genre de livre qui vous happe et vous habite tout au long de votre lecture. Et même après ! Lindsey Lee Johnson signe un récit envoûtant, d’une richesse et d’une subtilité rares ; elle appréhende et retranscrit les maladresses adolescentes et le mal-être propre à cet âge de manière divine, faisant de son récit une machine temporelle où ressurgissent les propres souvenirs du lecteur, et ce même si ce dernier, comme c’est mon cas, n’a pas vécu une adolescence sous le signe des réseaux sociaux.
L’endroit le plus dangereux du monde est un roman captivant, envoûtant, qui s’est insinué dans chaque parcelle de mon esprit pour y répandre dopamine et sérotonine en abondance.