"L'enfant qui savait" est un conte philosophique concocté par François GARAGNON à qui on devait déjà "Jade et les sacrés mystères de la vie".


Cet auteur, à la plume poétique, maîtrise l'espièglerie qui aime jouer avec les mots pour mieux cerner nos maux et rendre nos cœurs malades à la vie. Dans ce livre, il retourne sens dessus-dessous toutes les situations habituelles et pour autant anormales à ses yeux. Non, ce n'est pas nécessairement à l'adulte d'éduquer l'enfant et à lui dispenser un savoir (le savoir étant la collection d'avoirs acquis). L'enfant, libre d'esprit, peut, lui aussi, ouvrir le cœur et l'esprit de l'adulte pour lui partager ses connaissances, ses manières d'être qui lui viennent d'une naissance intime avec la vie, le monde, la pensée libre, ouverte tendue vers l'autre plutôt que vers soi.


Au nord d’une Tanzanie naturelle, Akimbo, jeune orphelin, est entièrement assigné au service d'un écrivain venu se ressourcer au milieu de nulle pour retrouver une authenticité de pensée, de paroles, de mots à dire, écrire et imprimer. Ce 'boy' se révélera la sagesse même. Avec Papadou, l'ancien et Souad, l'enfant lune-soleil qui épie les secrets d'éternité, ils guideront l'écrivain par leurs paroles, et plus encore leurs silences nimbés de mystique, d'expériences vitales, de poussières d’étoile et de foi en la vie, la vie qui, pour eux, est la V.I.E. : la Vérité Eternelle et Infinie!


Pour entrer dans ce livre, il faut accepter de dépasser le côté naïf, niais d'une écriture qui paraît trop sucrée, édulcorée pour être réelle. Se laisser bloquer par cet aspect, c'est refuser le genre littéraire choisi par l'auteur. On entre et vit au coeur d'un conte philosophique où le réel est à portée du coeur bien plus que de l'esprit. Peu à peu, s'ouvrir à la nécessité de parier nos vies sur le parfum de l'amour, le baume réparateur de la paix et la petite musique de la joie, telle est l'invitation qui nous est offerte par François GARAGNON.


Et même si le style peut nous sembler exagérément merveilleux et donc horripilant, le message vaut que le lecteur se pose la question: 'Ai-je seulement déjà osé miser ma vie sur la Paix, l'amour, la joie?' Et, corollaire, 'Qu'aurais-je à perdre d'essayer?'


Bref, sans être original, un message qui se décline sur un ton décalé, à la fois poétique, drôle, subtil même s'il est parfois déplaisant et qui s'ouvre sur une proposition de vérité universelle à expérimenter !

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le 8 déc. 2017

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