L'esprit nomade par Typhaine
« L'esprit nomade », un essai dans lequel Kenneth White nous fait part de son voyage dans le monde des lectures fondatrices de la pensée poétique qui est la sienne.
Les lectures de Kenneth White sont « géologiques », les écrivains auxquels il se réfèrent sont des auteurs de la terre, attachés qu'ils sont, au monde plus qu'à la nature qu'ils décrivent si bien, tel Henry Thoreau.
Ce sont les liens établis par l'auteur entre ces textes qui lui permettent d'élargir le monde et de créer le concept de « géopoétique ».
Une approche de la poétique du monde, une cartographie de la pensée du cosmos.
La poésie devient avec lui la seule véritable science, celle dont les scientifiques eux-mêmes savent qu'elles sont de la même essence, origine.
Pas de pensée qui s'oppose à la sensation, ni de raison qui évacue l'intuition.
« L'esprit nomade » trouve ses origines dans l'expérience du sol, l'observation attentive de ce qui est visible et lisible, Bashô, Victor Segalen, le Tao, Confucius, Heidegger, Nietzsche, John Cowper Powys, Henry Thoreau, toujours et déjà cité ici.
C'est l'expérience poétique qui permet de voir le monde se déployer.
Il n'est pas nécessaire et rare sans doute de tout comprendre d'un livre pour l'apprécier, ni même d'adhérer pleinement à la pensée de l 'auteur. Il est dans ma nature d'être méfiante, aussi je reste sur le seuil de ce livre qui me séduit, mais aussi qui sans doute me dépasse. Le cosmos est trop grand pour moi, tout comme est trop vaste la beauté du monde, par contre je devine bien quelque chose qui échappe derrière l'horizon, peut-être est-ce cela la géopoétique.