Sur le papier, ce livre avait tout pour séduire. Intrigue originale, et vraies possibilités de développer le problème de la cohabitation entre les différents usagers de la route.

Mais voilà, Monsieur Braz ne sait pas écrire. Le parti-pris d'un style épistolaire ne fonctionne pas vraiment. L'intrigue est poussive. Le style est lourd, parfois presque pompeux.
Les échanges supposés entre les protagonistes, par mail ou téléphone, manquent de réalisme :
style des fois trop soutenu, à d'autres moments volontairement trop familier, et surtout un mélange des genre qui ôte tout forme de crédibilité à ses personnages.
Les personnages, parlons-en !
Pour les raisons évoquées ci-dessus, ils ne sont pas crédibles, ni attachants. Et surtout, caricaturaux au possible.
Plutôt que de les construire au fur et à mesure du récit, il nous balance des clichés dès les premières lignes.

Malgré tout, on a du mal à lui en vouloir, on sent qu'il s'est appliqué, qu'il voulait bien faire. Mais ça ne fonctionne pas. Par moment, son style m'évoque un peu Bernard Werber (non, ce n'est pas un compliment) , en plus laborieux...

Le vélo ensuite. Quand on souhaite aborder un sujet un peu technique, on fait ses devoirs.
Il y a quelque chose d'un peu prétentieux dans la façon dont l'auteur tente de s'approprier un sujet dont on sent qu'il n'est pas spécialiste. Là encore, on sent une volonté de bien faire, qui n'empêche pas le erreurs. Ainsi, le récit est saupoudré d'imprécisions, d'inexactitudes ou d'abberations, qui ne manqueront pas d'agacer le lecteur au fait de la chose vélocipédique.

Cette imprécision s'applique aussi aux tentatives de l'auteur de retranscrire le contenu de tchats, qui se révèlent aussi crédibles qu'un spectacle de fin d'année d'école maternelle dont le thème serait chatroulette.

Quant à la fin... Comme si dans un soudain moment de lucidité, l'auteur se rendait compte de ce qu'il avait commis. Alors il arrête tout. Plof plof. Pas de dénouement, pas de conclusion, pas de twist. End of the story. Comme une rédaction dont on bâcle la fin par manque de temps.

Ne perdez pas votre temps avec ce livre.
Dommage, parce que le sujet offrait d'énormes possibilités scénaristiques que l'auteur ne fait que survoler.
Pish
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le 24 oct. 2010

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Pish

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