La Beauté sur la terre
Fiche technique
Auteur :
Charles-Ferdinand RamuzGenre : RomanDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : FrançaisParution France : 1927Éditeur :
L'Age d'hommeISBN : 9782825102350, 9782070437719, 9782825102350Résumé : Juliette, jeune orpheline de dix-huit ans, débarque un jour dans un village vaudois, venant de son Cuba natal. Elle cherche refuge chez son oncle, aubergiste de son état, qui reste sa seule famille. Ce roman de Ramuz, paru en 1927, ne laisse pas d'étonner par son thème lui-même. Comment Ramuz a-t-il pu introduire cette fleur exotique dans une œuvre aussi fermée sur les paysages vaudois et valaisans qu'est la sienne ? Qu'Aimé Pache pousse jusqu'à Paris, certes ! Mais qu'une jeune fille des Caraïbes vienne irradier une auberge campagnarde de sa beauté absolue, voilà qui peut faire penser à un tournant dans l'œuvre de Ramuz. N'importe quel écrivain aurait traité pareil thème sur le mode sociologique. L'irruption d'un élément étranger dans le vase clos d'habitudes locales : quelles en seront les perturbations au niveau des comportements, jusqu'où iront ces bouleversements ? Mais Ramuz n'est ni sociologue ni psychologue. Ce qui l'intéresse, c'est cette trame souterraine aux choses, invisible et pourtant présente, qui les élève jusqu'à des hauteurs inconnues. La Beauté sur la Terre pourrait s'appeler " La Beauté sous la Terre ", tant elle soulève et transcende tout ce qu'elle touche et fait vibrer. Mais si on rêve de la Beauté, si on peut l'entrevoir ou la frôler, on ne l'aborde pas de face. La Beauté, comme le soleil ou la mort, rend fou ceux qui la regardent en face. Ainsi de Joseph qui, faute de pouvoir s'approprier l'image de son rêve, se met à tout détruire autour de lui. Ainsi de ces hommes qui, après de timides avances, en viennent à exprimer leurs convoitises les plus brutales ou les plus sordides. Juliette finira par fuir le village, l'auberge et son oncle. La vision de Ramuz est pessimiste. Mais en même temps se dessine une morale nouvelle, à mi-chemin du christianisme et du panthéisme, qui fait de certaines forces obscures le levain de ce qui peut constituer, en dépit de tout, la Beauté sur la Terre.