Les 68tards sont des réacs

Les idéologues ont tué le sexe et la sociabilité intrinsèque de ce dernier

Un sujet est un grand oublié des débats politique, le sexe, notre rapport à la sexualité.
Marcela Iacub dans son dernier ouvrage, la fin du couple, livre sur la dernière partie une analyse sur les chemins de Zetkin, Reich et Fourier, montrant les impasses pour l'un et enlevant le folklorique pour l'autre afin de réfléchir sur un nouveau modèle de sociabilité, remplaçant le code napoléon qui a connu 2 régimes d'existence, celui du mariage et celui du sexe amenant dans une impasse.

"Le couple précaire et expulsif s'est ainsi constitué en modèle d'une sociabilité qui l'est tout autant que lui. L'abolition du régime du sexe devrait entrainer celle de ces nouvelles infractions. Tout au moins, c'est ce que nous pourrions espérer."

La philanthropie sexuelle pourrait constituer le socle d'un nouveau système démocratique, de sociabilité, où la puissance créatrice sexuelle, l'énergie issu de cette dernière serait non plus emprisonné, orienté vers les pulsions destructrice du consumérisme, capitalisme et d'un asservissement à un système moral créant des névroses mais servirait à unir, rassembler, multiplier nos relations et créerait une source inépuisable d'amour.
Et si la révolution était cul-turelle?

"Ce qui remplacera le couple, ce sera la construction de ces nouveaux liens qui auront tous les avantages du premier sans aucun de ses désavantages. Il permettra de vivre des passions folles sans y être enfermé, de ne pas souffrir des ruptures compte tenu du nombre de personnes et d'occasions qui permettent aux malheureux de se consoler, de connaitre le plaisir sans la monotonie, d'être chaque jour titillé par le désir sans en connaitre le manque. Mais aussi d'être toujours accompagné sans être envahi ou dépendant des désirs d'autrui, de se découvrir différent à chaque instant grâce aux regards multiples que les autres portent sur nous. En bref, il permettra de garder sa singularité et sa liberté tout en étant entouré de personnes qui comptent"

Parlons de la première partie du livre, qui porte sur l'analyse du code napoléon et ses 2 régimes, celui du mariage époque où l'homme avait tous les droits sur son épouse, y comprit de la violer, en contrepartie la femme pouvait obliger la reconnaissance d'un enfant non issu du mariage, le cocufiage en réponse au droit de cuissage(ou viol), pour enfin évoluer vers le régime du sexe où d'autres problématiques apparaissent, cette fois ci ce sont les femmes qui ont un pouvoir immense et l'homme devient l'être soumis tout cela magnifiquement expliqué dans le livre.
Ces 2 régimes créant leurs lots de désolation sexuel, amoureux, humain.
Livre très bien écrit, court, limpide. Première partie peut être un peu trop longue, deuxième enrichissante si Fourier ou Reich sont des inconnus, mais toujours intéressante.