Six centimètres. Non, ce n’est pas ce à quoi vous pensez (et heureusement pour moi !), mais l’épaisseur de La Fleur du Capital, le premier roman de Jean-Noël Orengo publié en janvier 2015 et qui patiente depuis dans ma PAL – il m’aura donc fallu 10 ans avant que je me décide à lire ce pavé récompensé par le prix de Flore et le prix Sade. Onze jours m’auront été nécessaires pour venir à bout de ces six centimètres (beaucoup plus de temps qu’il n’en faut à une fille pour venir à bout de mes centimètres à moi). Ah oui, il faut que je vous prévienne : pour être dans le thème du roman où le sexe exsude de chaque page, cette critique sera concupiscente.
Mais autant le dire tout de suite, La Fleur du Capital est un livre qui bande mou. À part une longue scène de fist-fucking bien écrite et émoustillante, pas grand chose d’excitant à se mettre sous la main (et pas de quoi se prendre en main). Le roman nous plonge dans l’univers de Pattaya, en Thaïlande, haut lieu de la prostitution et terre sacrée des ladyboys. Cinq personnages différents nous racontent leurs expériences, leurs attentes, et les désillusions qui les poussent à consommer du sexe tarifé.
Et si une demie molle permet malgré tout la pénétration et qu’à force d’aller et venir, la turgescence parvient finalement à gagner le membre pas très excité, le plaisir n’est pas maximum et le souvenir, une fois la besogne achevée, est loin d’être impérissable. Lire ce livre a donc été compliqué au début, tout juste agréable pendant, et il n’en m’en reste pas grand chose maintenant que je l’ai terminé.
Mais tout n’est pas à jeter pour autant et, une fois n’est pas coutume, je conclus cette critique avec une citation extraite du livre, une réflexion qui ne peut pas mieux résumer ce qui se passe entre deux êtres lorsque l’alchimie sexuelle est telle qu’une fusion s’opère pendant l’union physique :
Le coït était un être vivant, non pas seulement la rencontre de deux êtres, mais l’apparition fugace d’une troisième entité, visible seulement à cet instant-là.