La Grâce des brigands par GuixLaLibraire
Encore une fois, comme avec Ce que je sais de Véra Candida, on est face à la construction d’une femme après une éducation pesante et négative, la recherche d’une identité, l’envie de liberté et de délivrance, d’échapper à un conditionnement et à une sorte de malédiction familiale. Si au premier abord on pouvait s’attendre à un roman féminin, à un roman facile d’accès et grand public, il n’en est absolument rien. L’écriture de Véronique Ovaldé est particulière, composée de peu de points, de longues phrases enroulées de virgules, qui donne un ton à la fois grave et homérique au récit.
Véronique Ovaldé nous raconte l’histoire de ces personnages avec un véritable talent. Le roman commence avec une héroïne déjà adulte, qui a mûri et un événement inattendu dont on a envie de savoir la suite, entrecoupé de l’histoire sur plus de vingt ans de Maria Cristina et sa famille, passionnant, sans aucun temps mort, à la fois glaçant et enivrant. Le spectre de sa rude enfance, l’ivresse de sa carrière, et la fin du roman qui se compose de ce retour vers un passé honni, oublié.
Si vous cherchez un superbe roman français à lire pour la rentrée, prenant et bien écrit, La grâce des brigands vous attend sur les tables de toutes les bonnes librairies de France. Alors s’il vous plait, oubliez un peu la Nothomb (et Yannick Haenel, vraiment - là c'est gratuit^^ -, oubliez-le lui aussi….), et choisissez de lire un bon auteur, talentueux, qui mérite votre attention.