Réédition très attendue d'un des principaux ouvrages de référence sur la guerre d'Espagne, la révolution et la contre-révolution espagnole. Incontournable pour toute personne s'intéressant à cette période cruciale et à sa vérité. Bolloten a passé une grande part de sa vie à réunir inlassablement témoignages et documentations.
Un travail d'historien véritablement exemplaire qui permet de saisir pleinement les problématiques d'une période révolutionnaire, avec dans ses principales conclusions, l'évidente nuisance des appareils de parti cherchant à accaparer le pouvoir et à court-circuiter les mouvements de libération populaire.
"Le 18 juillet 1936, pendant mes vacances d'été en Espagne, je me retrouve en quelques heures au milieu d'une guerre civile et d'une révolution. Je suis loin d'imaginer que je vais passer les quarante années suivantes à rassembler, trier, digérer et assimiler la plus grande collection de sources jamais recueillie par une seule personne. L'United Press m'envoie sur le front aragonais puis à Madrid, Valence et Barcelone, les principaux foyers d'activité politique, où je commence à collecter tous les documents accessibles."
La guerre d’Espagne, période charnière de l’histoire du XXème siècle, est aussi celle qui est la plus occultée, la plus déformée, la plus trahie. Les raisons en sont nombreuses et demandent un certain décryptage des nombreuses complicités participant à l’entretien de ce déni.
S’il est assez facile de comprendre l’action des franquistes pendant la dictature, qui avaient tout intérêt à effacer les traces de leurs crimes, l’attitude des « historiens » issus des différents partis du camp républicain mérite une analyse beaucoup plus approfondie.
Car ces partis, devenus institutionnels : sociaux-démocrates, libéraux, staliniens réformés (partis dits communiste), républicains et néo-divers sont ceux qui occupent encore le paysage de nos pseudo-démocraties. Leurs mensonges d’aujourd’hui ne sont pas très éloignés de ceux qu’ils déployèrent alors ; leurs motivations sont les mêmes, leurs bassesses similaires.
Les faits sont là : ils préférèrent laisser la victoire au fascisme plutôt que laisser la révolution se déployer et le peuple décider de son avenir par lui-même.
La guerre d’Espagne est un miroir historique où ils préfèrent donc ne pas se regarder.
Quelques mots sur la présente édition véritablement impressionnante, à la fois par la qualité et par la quantité. La traduction de 1977 a été entièrement revue par Étienne Dobenesque et surtout les apports sont considérables; on trouvera également des notes de références extrêmement précises, un vaste index des noms de personnes et 70 pages consacrées aux sources et bibliographie. Le tout présenté de manière aérée et fort agréable à la lecture; ce qui est suffisamment rare pour mériter d'être signalé.