Condamné
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le 6 janv. 2022
Nicolas Rey est auteur précieux ! Après ses années de flamboyance, il est depuis quelques temps le chroniqueur de la dureté, de la maturité en monde contemporain. Et La marge d’erreur en est l'apothéose. Alcool, anxiolytiques, séries télé, rumination et dépossession de l’élan vital, son personnage est une synthèse de l'échouement urbain qui vous laisse comme une épave zombifiée et agonisante.
Avec Rey c'est simple, le cadre est là, les invariants solidement ancrés, auxquels on rajoute quelques éléments d'intrigue : une espérance de vie de trois mois, une délicieuse voisine, une ex à reconquérir et quelques boulots pour un journal. Le tout saupoudré de fulgurances pornographiques encore plus poussées et présentes que d'habitude.
La marge d'erreur est à peu près le script qu'aurait pu rédiger Michel Houellebecq pour le compte de Marc Dorcel. Un pur porno intellectuel qui pourrait voir le jour car je ne doute pas que les deux publics puissent se confondre. Rey nous pousse à ouvrir une question vertigineuse, pourquoi y-a-t-il si peu de profondeur, d'intelligence, de valeur philosophique dans le porno et si peu de porno à l'endroit de la chose intellectuelle et de ses incarnations. Rey tente une hybridation et nous réconcilie tout ça sans barguigner.
Encore un bon livre de Nicolas Rey qui ne se renouvelle pas mais quelle importance ! Il fait ce qu'il sait le mieux faire, avec ses armes, son réel et sa fantaisie. Il dérive tranquillement sur la rivière qu'il s'est choisie et nous enchante à chaque nouvelle parution.
Pour conclure, un livre sale et déprimant ou lumineux et énergisant. Au choix du lecteur qui décidera , réagira en fonction des parcelles de commun qu'il partage avec Nicolas Rey. Pour ma part, je perçois dans ce genre d'ouvrage une grande humanité et quelques gouttes de sueur divines recueillies directement sur le front d'un dieu antique. Du paganisme avec plateforme numérique et anxiolytique en supplément.
Samuel d'Halescourt
Créée
le 1 févr. 2022
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