La Matrice
6.3
La Matrice

livre de T. E. Lawrence (1955)

Quatrième de couverture :
«L'armée : gadoue, puanteur, abomination de la désolation.» L'homme qui écrit cela et qui se trouve être colonel, célèbre, voire «roi sans couronne», s'engage incognito comme simple soldat dans l'aviation de Sa Majesté. Quand on a exercé le pouvoir en s'en défiant et sans l'aimer, pourquoi ne pas tâter de l'obéissance absolue, de la servitude ? Et au fond, plutôt que de sombrer dans la gloire ou la folie, pourquoi ne pas rester un temps en friche, dans le terre à terre parfait de l'abrutissement militaire, en marge du monde et de sa propre vie ? C'est de l'épreuve vécue jour après jour, consignée nuit après nuit, que naîtra La matrice, un supplice. Et c'est avec un souci de vérité photographique que T.E. Lawrence enregistra son expérience dans le broyeur : les mille détails, tous éprouvés, tous authentiques, furent notés très serré, sans recul, en une sorte de «sténographie émotive et intellectuelle». Puis, des mois durant, T.E. Lawrence travailla inlassablement cette matière pour la mettre en forme. Et de l'abîme qu'il laisse parfois entrevoir monte un souffle brûlant qui vient lécher dangereusement nos frêles raisons de vivre.

Alléchant, non ? Et pourtant, si on y trouve bien tous les ingrédients promis, je n’y ai pas trouvé l’assaisonnement à mon goût … Pas assez d’épice : Lawrence se cache derrière un narrateur sténographe sans âme et presque sans visage …
Je me suis ennuyé à presque m’en décrocher la mâchoire et pourtant je garde encore un souvenir puissant de ses Sept Piliers de la Sagesse où Lawrence se cachait déjà dans son keffieh. Les faits relatés sont loin d’être anodins et sont caractéristiques de l’idée qu’on se ferait de la formation militaire de la bleusaille dans une Ecole du Soldat, britannique de surcroit avec la tasse de thé et son ineffable flegme … Rien n’y manque pourtant, notamment des portraits hauts en couleur de ses camarades de chambre ou des officiers et sous-officiers … Alors ? Peut-être pas le bon livre au bon moment ? A vous de juger …

Créée

le 15 mai 2014

Modifiée

le 15 mai 2014

Critique lue 399 fois

Critique lue 399 fois

Du même critique

Pedro Páramo
GrandGousierGuerin
7

Critique de Pedro Páramo par GrandGousierGuerin

« Je suis venu à Comala parce que j’ai appris que mon père, un certain Pedro Paramo, y vivait. C’est ma mère qui me l’a dit. Et je lui ai promis d’aller le voir quand elle serait morte. J’ai pressé...

le 20 août 2015

7 j'aime

Jérôme
GrandGousierGuerin
9

Critique de Jérôme par GrandGousierGuerin

Si je devais choisir quel livre mériterait une critique, ce serait sans conteste le Jérôme de Martinet. En effet, j’en suis encore resté sidéré. Cela fait plus de un an et demi que Jérôme trône sur...

le 9 janv. 2015

6 j'aime

1