A Joséphine, une diseuse de bonne aventure prédit qu'elle sera plus qu'une reine, à sa cousine, Aimée, elle devine une vie de souveraine dans un palais. "La Nuit du Sérail" se veut le témoignage de la cousine de l'Impératrice Joséphine, Aimée du Buc de Rivery que certains associent à la Kadine Nakshidil. Cette jeune Française de Martinique enlevée par des pirates puis revendue à Constantinople, serait successivement devenue favorite du Sultan Turc Abdul Hamid I, amante de son successeur Selim III, et mère adoptive du Sultan Mahmoud II.
Passionné d'histoire, Michel de Grèce nous livre une version historiquement intéressante de cette légende (rejetée par les spécialistes néanmoins). Il suffit d'ouvrir le livre pour passer la Porte du Harem Impérial de l'empire Ottoman. De ma chambre de Montréal, j'ai aimé m'évader dans la chaleur de l'Orient, les couleurs des turbans, des caftans et autres voluptés du Harem.
Cependant, il était ambitieux pour Michel de Grèce de décrire un environnement majoritairement féminin du point de vue d'une jeune femme. Aimée est à peine plus jeune que moi lorsqu'elle devient Kadine d'un Sultan ottoman de 60 ans et son témoignage, souvent, ressemble surtout à une fantaisie. Utiliser une femme pour exprimer l'amour, la vulnérabilité et le pouvoir d'un homme nie l'essence même des deux personnages. Or, si les Sultans semblent vivre pour Aimée, elle, n'existe que pour et à travers eux. Dans un Harem de femmes, j'aurais voulu voir Aimée nouer des relations avec d'autres kadines puissantes. J'ai attendu qu'elle exprime des doutes sur sa nouvelle vie, je voulais la voir se tromper parfois. En somme, j'aurais apprécié la sentir se détacher de la plume de l'auteur et vivre par elle même.