Il est des livres dont je me dis sitôt la dernière page tournée qu'ils mériteraient immédiatement une seconde lecture, tant je suis conscient de ne pas avoir été suffisamment attentif à en tirer toute la richesse.
"La nuit se lève" est de ceux-là. Atteinte d'un double glaucome, Elisabeth Quin aborde sous bien des angles et sous bien des modes le mal dont elle est victime, son témoignage et ses réflexions s'inscrivant dans le présent comme dans l'avenir. Elle multiplie les références, de la peintre GeorgiaO'Keeffe à l'écrivain Aldous Huxley, en passant par Amadou et Mariam, le couple de chanteurs maliens, et de nombreuses autres personnalités moins connues, tous confrontés à l'épreuve de la cécité.
De son expérience personnelle, on retiendra hélas aussi le manque d'empathie de la plupart des ophtalmomogues rencontrés lors de son "nomadisme médical", illustration parfaite de ces "brutes en blanc" auxquelles Martin Winkler a consacré un de ses ouvrages.
Un livre foisonnant mais aussi superbement écrit.