La Sagesse des abeilles par Théolixa Katz

Nous n'en saurons pas plus sur l'espiègle et fantastique Démocrite, car nous avons déjà tant lu à son sujet - mais ici apparaît sa jambe, oui, voici son mollet, sa science, sa démence, les poils noirs qui poussent sous la peau - car ici, ciel vaste vague qui n'existe plus jamais au jardin - tel jardin pourri de noirs jasmins, voyons aussi tel vaste livre de poésie et de métaphysique - candeurs, blancheurs - un livre mystique rose par un philosophe mystique rose - cristaux absents, table vide, nappes pliées par le vent, l'or rose et mauve des chrysopes et les pluies grises, joues grises de l'air percé, hanté de sommeils et d'hommes, d'échevins aveugles, d'abeilles sourdes et gourdes, diadoques en lourde prière, et roses pleines de cieux mauve rose et d'yeux à naître : oui, c'est bien son mollet - et le pied dans la démence et l'autre dans la mort garde son tout orgueil. Son orgueil et son orteil - élégie saumâtre des vents souterrains, combat hirsute déposé aux sables et cnémides lipidifiés, vaste mer, vaste science et vaste songe.