Plus qu’un personnage central, c’est un lieu autour duquel gravite tout le roman. Ce bâtiment initialement réservé à des patients malades, voit au fil du temps sa propre existence mise en danger. La maladie qui le ronge est l’érosion, cette mer infatigable qui vient lécher puis dévorer la falaise sur laquelle il s’élève. Tout fini par sombrer dans les eaux. Leeloo, la femme mystérieuse à la beauté envoûtante, ou toutes les patientes avant elle qui ont trouvé la porte dérobée menant au précipice des flots.


Comme l’appel des sirènes, l’envoûtement que créé la mer sur ceux qui la côtoie est impossible à contrecarrer. Qu’importe la force de volonté qu’aura mis le Dr Riwald à façonner son labyrinthe pour réussir à sauver ses patients de la folie, l’appel du large est le plus fort. La folie est omniprésente entre les murs de l’ancien hôpital, mais est-ce le lieu ou l’écho de l’ocean qui les entraîne ?


Il est tentant de voir toute la poésie de ce livre à travers le prisme des actions et des évènements qui sont liés au destin. Rien n’arrive pas hasard, tout est toujours voulu, tout s’embrique. Le fils de Leeloo, Malgorne, est né sourd. Pourtant sa mère tombée dont ne sait où avait tout de la sirène, rappelée à sa nature profonde un soir de tempête. Amusant de voir que l’appel envoûtant des sirènes n’aura de prise sur lui, ni celui du large. Ces deux mythes si présents dans le roman sont d’autant plus incroyables que Malgorne les ressents sans en avoir conscience. Il sait qu’il y a un monde au-delà de sa surdité, mais qui lui est inaccessible. Lui qui est protégé des dangers par son infirmité, ne peut que constater également tout le malheur d’en être exclus.


La sirène d’Isé c’est accéder à cette passion de la mer, cette envie de plonger dans les abysses pour se méler aux flots. Un peu comme le mythe original de la petite sirène, elle qui se transforme en écume, se brisant éternellement sur les coques des navires, à la recherche de son amour perdu. Tant de beauté et de poésie en ces pages. Un hymne à la mer, au temps qui s’écoule et entraine tout dans son sillage. Une merveille à découvrir.


https://cenquellesalle.wordpress.com/2021/04/14/la-sirene-dise/

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le 30 nov. 2021

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