En cette période de fêtes, quoi de plus naturel que de plomber l’ambiance en se lisant un bon vieux roman noir ? La théorie du panda, cela dit, serait plutôt un « roman gris » car il frappe d’emblée par son côté atone, son détachement.
Ce caractère dérive directement du personnage principal du livre, Gabriel, fraîchement débarqué dans une petite ville bretonne sans intérêt, où il ne tarde pas à nouer des liens avec une grande facilité. Il faut dire que Gabriel n’est pas un type compliqué. Muet sur son passé et sur les raisons de sa présence en Bretagne, il s’avère être un compagnon idéal pour ses interlocuteurs tels que José, patron de bar dont la femme est hospitalisée, ou Madeleine, réceptionniste à la vie bien morne. Pourtant, le roman se noircit doucement au fur et à mesure que des fragments du passé de ce personnage sont révélés au lecteur, au fil des rencontres.
En fait, c’est simple : après plusieurs romans lus sans grande passion, La théorie du panda fut pour moi une réelle bouffée d’oxygène. Je l’ai quasiment gobé d’une traite. Il s’agit d’un roman efficace, bien tourné, posé, et qui a même su me surprendre. Ce fut bien agréable.