Il y a quinze ans de ça paraissait Mille femmes blanches, le roman phare de Jim Fergus. Peu intéressée par la culture indienne d’une manière générale, le livre ne m’avait jamais tentée plus que ça. Et puis, sur les conseils d’une collègue bibliothécaire, je m’étais lancée et avait énormément apprécié ma lecture. C’est donc avec enthousiasme -mêlé de quelques craintes- que j’ai emprunté la suite à la médiathèque !
Le roman reprend là où s’arrêtait le précédent : l’attaque du camp cheyenne de Little Wolf, durant lequel femmes, hommes et enfants furent massacrés sans aucune pitié par l’armée américaine.
Sur la forme, La vengeance des mères ressemble étrangement à son prédécesseur, puisque c’est au travers de carnets que l’on suit la fuite de tribus indiennes à travers le vaste territoire nord-américain. Les faits nous sont d’abord relatés par les jumelles Margaret et Susan Kelly, que l’on suivait déjà plus ou moins dans le premier tome. En parallèle, on suit l’intégration de Molly, qui fait partie d’un autre convoi de femmes blanches destinées à venir vivre avec les Indiens.
Molly étant une femme cultivée, son style à l’écrit est radicalement différent de celui de ses comparses irlandaises qui n’ont pas pu bénéficier de la même éducation : elles ont donc tendance à utiliser un langage plus châtier et ne mâchent pas leur mots !
Je reconnais à Jim Fergus le talent de construire des personnages très attachants de par leur histoire personnelle ou leur manière d’être. Molly m’a particulièrement plu pour son côté femme forte et déterminée (voir carrément têtue par moments !), tandis que j’ai redécouvert les jumelles Kelly dans un autre contexte : celui de la soif de vengeance qui les anime toutes les deux, suites au massacre de leur tribu d’adoption, et surtout de leurs nouveaux-nés. Toutes ces femmes de milieux différents se rassemblant autour de leur peine respective, jusqu’à prendre les armes pour défendre la cause indienne, m’ont beaucoup touchée.
Pour moi, La vengeance des mères fut une lecture sympathique mais qui présente trop de similitudes avec son prédécesseur : c’est là son seul défaut. Une fois de plus, Jim Fergus dépeint plusieurs portraits de femmes qui restent en mémoire et nous offre une belle aventure dans les grands espaces qu’il affectionne. Au delà de l’hymne à la nature, on retrouve un beau récit sur les coutumes et le mode de vie des Cheyennes, ainsi que sur l’histoire des États-Unis.
https://unpointcesttoutsite.wordpress.com/2016/12/21/la-vengeance-des-meres/