Kenneth, tu m'as fait Koala ?
Je suis typiquement le genre de connard qui pense que l'Australie est un immense désert flottant peuplé de kangourous, de bombasses sexy et d'insupportables surfeurs blonds. Oui, bon, c'est un peu vrai.
J'ai aussi la particularité d'être quelqu'un de curieux. Quand ma mie récupère un livre, je ne peux m'empêcher d'y jeter un oeil, aussi éloigné soit-il de mes envies.
Ici, façade intéressante que cette photo de marsupial accoudé à son rebord de baignoire, sa tête d'ahuri, sa vengeance, nous dit le titre. On nous promet des histoires du bush, sa faune, sa flore, ses aborigènes, ses bouseux. Je m'imagine déjà envahi par un plaisant sentiment de dépaysement.
Et ça commence même plutôt bien, on ressent l'amour du pays, la connaissance de l'environnement. Le phrasé est honnête sans atteindre des envolées lyriques à vous faire sentir les effluves anales d'un wombat tentant de vous écraser avec son postérieur cartilagineux.
Le rythme est soutenu. On en vient à s'amuser des malheurs de ce gros impotent.
Une nouvelle.
Deux nouvelles.
Trois nouvelles.
Et rapidement les histoires se répètent. Une rencontre avec un autochtone, des bestioles, des problèmes. Encore et encore. Le dépaysement laisse place à la lassitude, le mal du pays, et cette envie croissante de retrouver ma bonne vieille France rurale et mes préjugés.
Et qu'il aille bien se faire bouffer cet imbécile d'australien.