La Vie d'Agricola
Fiche technique
Auteur :
TaciteGenres : Biographie, RécitLangue d'origine : LatinÉditeur :
Les Belles LettresAussi connu sous le nom de : Au sujet de la vie et des mœurs de Julius Agricola, De vita et moribus Iulii AgricolaeRésumé : Écrite en 98 de notre ère, l'œuvre relate la vie de Gnaeus Julius Agricola, beau-père de Tacite, brillant sénateur et général de l'époque de l'historien. Cette œuvre contient une brève étude géographique et ethnographique de la Bretagne (Grande-Bretagne), similaire à celle du territoire allemand que Tacite réalise dans La Germanie. L'historien intègre dans son ouvrage une réflexion sur la liberté des autochtones et réalise une comparaison incisive entre la vie politique là-bas et la corruption et la tyrannie qui régnait alors à Rome. De plus, l'œuvre contient des données polémiques qui manifestent la cupidité et la rapacité de l'Empire romain. Cette biographie parait en 98, cinq ans après la mort de Agricola. Cette œuvre a deux motivations : Tacite n'était pas à Rome au moment de la mort de son beau-père et n'a donc pas pu prononcer son éloge funèbre ; il voulait également, par contraste avec le régime en exercice, faire l'apologue d'une forme de virtus et de qualités humaines dont Domitien était dépourvu. Il tenait ainsi à montrer une opposition discrète, une sorte de résistance passive. En écrivant la Vie d'Agricola, Tacite veut rendre hommage à un homme qu'il a aimé et estimé. Il loue en lui un bon serviteur de l'Empire, qu'il a contribué à étendre, en achevant la conquête de la Bretagne (Britannia, la Grande-Bretagne actuelle) et en la pacifiant. Ainsi l’œuvre se présente à la fois comme un éloge funèbre et un essai historique sur la Bretagne, sur ses habitants et sa conquête. C’est aussi un manifeste contre la tyrannie de Domitien, assassiné en 96. Ce qui est frappant dans cette œuvre, c'est l’approche originale que Tacite fait du phénomène de la conquête impérialiste. Il s’intéresse en géographe et en ethnologue — comme dans la Germanie — à ces Barbares attaqués par l’expansion romaine, en tenant compte du point de vue des conquis et pas seulement de celui des conquérants. Quelles raisons auraient-ils d’accepter passivement la servitude ? La conquête assure la force et la gloire du peuple romain, mais peut-elle prétendre assurer le bonheur des vaincus ? Tacite fait preuve de beaucoup de lucidité en soulignant qu’Agricola pratique une politique d’assimilation culturelle.