L'académisme, qui n'existe que du tampon de l'état, traitera aisément les thèses avancées par Biglino de pseudo-scientifiques. Pourtant elles ne sont pas moins crédibles que certaines affirmations spéculatives de l'égyptologie officielle et d'autres disciplines performatives du même tonneau.
Biglino en s'attaquant à la bible par une traduction fidèle et une interprétation littérale et matérialiste, ne propose pas moins qu'une nouvelle réforme, un néo-prostétantisme adapté aux connaissances de l'époque collectées par l'ufologie depuis les observations de Kenneth Arnold.
De ces entités bibliques, elohim, nephilim et malakim, à savoir dieux, géants et anges, Biglino nous dit que bien qu'elles aient eu une existence réelle, il ne faut pas leur chercher une dimension extrasensorielle mais extraterrestre. A l'instar des tablettes sumériennes, la bible ne fait que décrire des interactions entre des êtres venus d'ailleurs et notre bonne vieille espèce humaine.
Dans son expérience de libre pensée, Biglino a avant tout, il ne faut pas être dupe, la volonté de mettre un taquet au catholicisme mais cette motivation première est vite dépassée, l'emmenant courageusement vers un terrain des plus glissants. L’affirmation que la pluralité des mondes habités imposerait sa majestueuse domination à une terre pré-antique.
Pour conclure, un livre intéressant, qui ne convaincra pas les septiques hostiles à la thèse par décret intérieur et qui confortera un peu plus dans leur intuition les esprits à la fois fantasques et fiévreusement mathématiques du bien-fondé d'obscurs anciens astronautes.
Cette épineuse question ne peut être malheureusement tranchée par personne de façon définitive. Seul le futur de nos découvertes exo-biologiques nous en formulera quelques bribes. Si nous sommes seuls dans l'univers, le problème est réglé mais si ça grouille de vies, et des intelligentes encore, alors il n'y a rien d'incongru à ce qu'elles soient venues nous influencer dans le passé et Biglino a raison.
Samuel d'Halescourt