La chronique littéraire sur les radios de l'Arc jurassien
En 1946, Douglas Brodie, ancien flic hanté par la guerre, rentre dans son Écosse natale.
Il a reçu un coup de fil de Hugh Donovan, un ami d'enfance qui est condamné à la potence pour le viol et le meurtre d'un petit garçon. En prison, Brodie découvre une épave plutôt qu'un homme. Les restes pitoyables de Donovan font peur à voir : brûlé par l'incendie de son avion pendant la guerre, terriblement défiguré, il clame son innocence alors que la pendaison a lieu dans 4 semaines. Quatre semaines pour découvrir la vérité et mener sa propre enquête.
Brodie s'allie à Samantha Campbell, l'avocate qui a tenté de défendre Donovan. Il s'installe chez elle pour rassembler des preuves et monter le dossier d'appel.
L'enquête mène Brodie dans les bas-fonds de Glasgow, les Gorbals, où Donovan traînait sa misère, les bars miteux où la drogue, qui calme ses douleurs de brûlé est facile à trouver. Un nom ressort, les frères Slattery, qui règnent sur le gang local. Un gang tellement puissant que même la police en a peur. Pourquoi les frères Slattery mettraient la mort du garçon sur le dos de Donovan ? Quatre autres petits garçons ont disparu, mais les corps n'ont pas été retrouvés. Ont-ils subi le même sort ? Est-ce que la police tente de couvrir une horreur de plus grande envergure ? Pourquoi la voisine de Donovan a subitement déménagé avec ses enfants, sans laisser d'adresse ? Et pourquoi Donovan ne se souvient de rien la nuit où les vêtements ensanglantés de l'enfant ont été retrouvés chez lui ?
Pour Brodie, ça fait beaucoup trop de questions sans réponse. Plus il se rapproche de la vérité, plus le danger se concrétise : il se fait attaquer au couteau dans les toilettes d'un pub, manque de se noyer en prenant le ferry, des témoins-clés meurent assassinés, et la police ne bronche toujours pas.
Même Samantha disparaît...
Gordon Ferris fait ressembler Brodie aux policiers des romans de Dennis Lehane ou James Ellroy. Des hommes tourmentés, instables, mais à la recherche de la vérité, et qui donneraient leur vie pour l'obtenir, qui n'ont plus rien à perdre. Il immerge son lecteur dans une écriture noire, d'où rien de bon ne peut sortir. Si La cabane des pendus ne révolutionne pas le genre, on peut souhaiter que Douglas Brodie fasse un jour une seconde apparition.