La cicatrice du diable par Fredo
La cicatrice du Diable de Laurent Scalese
Préparation : 3 ans
Cela faisait quelques années que nous étions en attente du nouveau roman de Laurent Scalese et notre attente a été récompensée.
Ingrédients pour un lecteur
Dans la Cicatrice du Diable, l'auteur cuisine deux ingrédients qu'il connait bien, pour les avoir déjà utilisé dans ses précédents romans : l'intrigue et les âmes tourmentées. Et en cuisine littéraire, ce sont deux ingrédients qu'il faudra à un moment saisir et à un autre cuire à feu doux. Ces subtilités, l'auteur les maitrise totalement. Mais ce qui fait le talent d'un bon cuisinier, ce n'est pas de maitriser son art. C'est le plaisir qu'il prend à le pratiquer, plaisir qu'il va tenter de transmettre dans son art. Et cet « enthousiasme » transpire des pages du dernier roman de Laurent Scalese.
Un élément troublant participe aussi au fait que la sauce puisse prendre aussi bien : le romancier a pendant ces dernières années, travaillé dans le milieu du cinéma et de l'audiovisuel. Même si nous savons très bien que la Cicatrice du Diable n'est qu'une fiction, on ne peut s'empêcher d'être à la fois fasciné et dérangé par cet univers où certains « requins » naviguent en toute impunité en croquant de temps en temps sa part de chair fraiche ...
Préparation de l'intrigue
Le point de départ de cette histoire est original puisque pour une fois, l'intrigue va naitre autours d'un personnage vénéneux. Nous serons moins tenté de donner l'étiquette de héros au personnage du flic puisque Cécilia Rhodes est véritablement le fil rouge de ce roman. C'est elle le cœur de cette histoire dont émane toute cette énergie négative et destructrice. Elle est au milieu de cette immense toile d'araignée, dont elle tient entre ses mains un certain nombre de fils ...
Préparation des personnages
Une cicatrice cache une ancienne blessure, une plaie. Celle évoquée par le titre nous mène directement à Cécilia Rhodes. Mais en creusant un peu, on découvre que c'est aussi celle du Commissaire Artus Milot, et de tous les personnages hantés de cette histoire. Parce que la cicatrice cache aussi des blessures de l'âme. Les âmes innocentes d'une enfant de 7 ans ou d'une jeune femme amoureuse en opposition à celles d'un amant humilié, d'un scénariste manipulé ou d'un policier hanté, lui aussi.
Dégustation
Le mélange de cette intrigue et de cette soupe d'âmes donne un roman de 308 pages qu'il est difficile de refermer une fois entamé.
La cerise sur le gâteau viendra des deux derniers mots du roman. C'est diabolique. On vous aura prévenu ...
Frédéric Fontès