Oumar Kane, universitaire québécois, explique pourquoi des notions clefs comme les nuisances environnementales communes, l’éthique environnementale ou la solidarité intergénérationnelle sont pertinentes à mobiliser en matière de communication environnementale. Son livre n’est pas pour autant un mode d’emploi du type « quelle marche à suivre pour communiquer sur l’environnement ? » mais plutôt, « que faut-il savoir pour communiquer sur l’environnement ? ». Il explicite tous les termes conceptuels relatifs à la communication environnementale en même temps qu’il énonce les enjeux que celle-ci sous-tend.
Nous vivons dans des « sociétés du risque »
Considérons que nous vivons dans des « systèmes socioécologiques » c’est-à-dire que les crises écologiques (comme par exemple le réchauffement climatique) ont des répercussions directes sur les sociétés, où qu’elles vivent. Le risque environnemental se caractérise par la somme du danger et de l’indignation. Aujourd’hui, ce risque environnemental est partout et menace de se transformer en crise écologique. Il appelle donc à repenser la manière dont se prennent les décisions qui n’ont pas de bornes territoriales.
C’est pourquoi la réponse à ce risque ne peut pas émaner que d’une poignée d’initiés aux questions environnementales. Plusieurs théories sont avancées pour réussir à substituer à la méthode de gouvernement verticale, la méthode de la gouvernance plus horizontale.
L’auteur explore des pistes permettant de résoudre le problème du cloisonnement qui existe aujourd’hui entre 3 sphères : citoyens, politiques et experts scientifiques. Toutefois, la question du traitement médiatique des problèmes environnementaux (et donc de son incidence sur le débat public) n’est pas bottée en touche ; elle est interrogée sous de multiples facettes pour savoir dans quelle mesure le traitement médiatique participe à élargir (ou ne pas élargir !) la connaissance des thématiques environnementales, inhérente au thème de la gouvernance. Connaitre les enjeux, c’est pouvoir participer aux débats !
Nos « sociétés du risque » redistribuent les cartes de la prise de décision : quelle place donner au « Public » ? Comment doivent intervenir les scientifiques dans le débat public ? Les politiques ont-ils une légitimité suffisante par le biais du scrutin électoral pour s’affranchir des autres acteurs ?
Après avoir lu ce livre, on constate que la communication environnementale apparait bien plus comme un défi protéiforme et relativement nouveau que comme une simple technique abstraite distribuant l’information de manière tronquée et sans prises avec la réalité.