Enola vient d’avoir quatorze ans quand sa mère disparaît. Pas de soucis, ses frères, les célèbres Sherlock et Mycroft Holmes vont la retrouver ! Oui, sauf qu’ils se sont aussi mis en tête de l’envoyer au pensionnat pour lui inculquer les bonnes manières et la transformer en jeune fille de bonne famille accomplie. Enola n’a d’autres choix que de prendre la tangente, quitte à aider la fugue d’un petit marquis dans la sienne…


Premier d’une série littéraire trop courte, c’est ce tome qu’on vient d’adapter en film Netflix. Si ce livre est bourré de qualité, comme la bonne maîtrise de l’univers de Sherlock Holmes, le style, le propos féministe ou encore la (relativement) bonne immersion dans la fin du XIXème siècle, force m’est de reconnaître que ce n’est pas l’un des plus intéressants livres de mon enfance que j’ai lus… alors adapter un truc pareil.
En fait, il faut que ce livre réussisse à nous vendre trois choses : le fil rouge, le pitch de la série et une enquête.
Le fil rouge est la disparition de la mère qui, alors qu’il ne doit pas empiéter sur l’intrigue, fait les trois quarts du bouquin. En même temps, je ne vois pas comme le sujet aurait pu être plus raccourci : la mère a disparu, c’est un sujet important, il est normal qu’on en parle bien comme il faut. Le problème est qu’on s’attendait presque à voir ce mystère résolue dès la fin du livre !
Le pitch de la série est le suivant : Enola Holmes résout des enquêtes policières dans l’ombre de son frère, le grand Sherlock. Sauf que, comme c’est la mise en place, on manque du petit punch nécessaire pour rendre l’ensemble sympathique. Rassurez-vous : les étapes de la fugue sont amplement bien remplies et drôles pour nous divertir et nous faire oublier cette mise en place.
L’enquête, dans ce tome, est par contre clairement le maillon faible de la chaîne. Bon déjà parce qu’il arrive vers le milieu voire la fin du livre mais aussi parce qu’il n’apporte pas grand-chose : ce n’est qu’une histoire d’une fugue qu’on croit être un enlèvement et qui va se transformer vraiment en enlèvement avant de connaître une conclusion heureuse grâce à Enola qui retrouve le marquis comme par hasard à Londres et le convainc de se rendre à la police. En un sens, c’était parfaitement compréhensible qu’ils modifient cette intrigue pour le film, parce que c’est certainement l’enquête la moins intéressante de toute la saga.
Néanmoins, malgré le scénario qui pêche, le livre réussit à faire son boulot : nous proposer une série littéraire dynamique et intéressante avec un personnage très charismatique et inattendu pour l’univers holmésien, j’ai nommé : Enola, la petite du sœur du grand Sherlock Holmes.
Et ça tombe bien, parce que si on accepte d’accrocher à ce premier tome, on découvre des histoires véritablement agréables par la suite !

Créée

le 29 nov. 2020

Critique lue 225 fois

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