Plusieurs narrateurs et plusieurs temps se côtoient au sein du récit mais cela reste lisible.
On suit d’abord la professeure de français, essayant désespérément d’intéresser ses élèves en cette journée caniculaire de mai, tout en gardant un œil sur son portable dans l’attente de nouvelles de son petit ami. Le brevet et la fin des cours approche, entre la chaleur et la tension la journée commence à partir en vrille, avec notamment l’incartade de plusieurs élèves en cours. Annabelle, une autre des narratrices, se sépare de son petit copain avec lequel elle n’avait aucune affinité et celui-ci se persuade qu’elle en aime un autre. De petites choses qui, la haine et « l’honneur » aidant, vont faire boule de neige jusqu’au drame. Les inserts et chapitres en italique qui devancent le récit nous informe dès le départ des catastrophes à venir, mais on ne devine pas leur nature exacte et surtout leur raison. La haine, la bêtise des égos surdimensionnés, le désarroi, la lâcheté, font partie des thèmes bien marqués. En résulte une atmosphère aussi étouffante et paralysante que cette journée, où l’on s’achemine vers le drame sans jamais réussir à enrayer la machine...
Le roman se lit vite. Je n’ai pas réussi à être convaincue par les différents personnages. Les thèmes traités étaient nécessaires à aborder, surtout actuellement. De bonnes critiques sur le net, mais le roman n’a pas fonctionné avec moi. Je l’ai trouvé un peu artificiel, bien que l’auteur dit de celui-ci que c’est un livre important pour lui et dont la parution fortuite (écrit début 2015) après les attentats du 13 novembre renforce l’utilité du propos. L’image de couverture est forte, de même que le livre, à la violence assez dérangeante. C’est un récit qui interroge, qui bouscule, mais il mérite sans doute discussion suite à la lecture. Il m’inspire un peu les mêmes commentaires que Je t’enverrai des fleurs de Damas de Frank Andriat : nécessaire, mais maladroit, artificiel, trop appuyé, personnages pas convaincants.
Dès 13 ans.
Histoires de vie.
Thèmes : collège, violence, racisme, famille
Sandra