Ana mène une vie paisible et heureuse à Zagreb avec ses parents, sa petite sœur Rahela et son meilleur ami Luka, jusqu'à ce que le conflit opposant les Croates aux Serbes éclate, faisant voler ce bonheur en éclat. Dès lors, la vie de la fillette de dix ans se trouve rythmée par les raids aériens, l'afflux des réfugiés et la peur chevillée au ventre. Comble de malchance, Rahela tombe malade au même moment, obligeant les parents d'Ana à prendre de gros risques pour tenter de la faire soigner en Bosnie. Tombant dans une embuscade au retour de leur expédition, ils périssent sous le feu ennemi. Dix ans plus tard, Ana, qui a survécu, tente de se reconstruire aux Etats-Unis ; mais oublier un passé aussi tragique n'est pas chose aisée.
Avec La jeune fille et la guerre, Sara Novic nous livre un premier roman poignant, sur fond de guerre de Croatie. Portée par une plume délicate, l'auteure, sans prendre parti, nous plonge au cœur de ce qui fut l'un des conflits armés les plus sanglants depuis la Seconde Guerre mondiale. Sans tomber dans le voyeurisme, elle brosse le quotidien des civils pris entre les tirs des belligérants et dresse la liste des exactions commises par ces derniers – viols, tortures, exécutions sommaires, etc. –, mâtinant son récit d'une réflexion philosophique sur la résilience de l'être humain. Un récit captivant.