La longue marche des arméniens

Résumé : Fait unique au monde, les Arméniens, peuple vieux de vingt-cinq siècles, vivent en majorité au-dehors de leur territoire, en une diaspora formée par les rescapés du génocide de 1915 et leurs descendants.La lutte pour la reconnaissance du génocide par la Turquie est une marque de la fidélité des Arméniens à leurs ancêtres, mais l'on sent poindre parmi les nouvelles générations une volonté de dépasser leur statut de victimes. Ce peuple anéanti se relève aujourd'hui pour construire, sur son territoire ou dans d'autres pays, un nouveau monde. Il commence à pacifier son rapport à lui-même, à son passé comme à son avenir.Voici la première enquête d'ampleur consacrée à l'identité arménienne. Travail brillant et très documenté, ce livre est le fruit de cinq années de recherche à Erevan, Los Angeles, Beyrouth, Tbilissi, Montréal, Paris et Marseille.Laurence Ritter est docteur en sociologie. Elle habite à Erevan, où elle est journaliste pour Les Nouvelles d'Arménie, RFI. Elle enseigne le journalisme au Caucasus Media Institute.Extrait du livre :Comment se présente aujourd hui la diaspora arménienne ?Partout, les particularités survivent, les relations à l'ÿtat et à la citoyenneté diffèrent en fonction des pays. Au Liban, longtemps le «phare» de la diaspora, avec jusqu'à 200 000 Arméniens, on trouve aujourd'hui une communauté appauvrie par la guerre civile et les départs - plus guère que 80 000 à 100 000 Arméniens. Le mode de formation de cette diaspora retient pourtant l'attention : confessionnelle, pratiquant la langue, attachée aux traditions, elle a incarné un réel modèle diasporique. Elle reste fortement organisée mais a cessé d'être le centre de gravité qu'elle était.La Géorgie, forte de près de 400 000 Arméniens, répartis entre la capitale, Tbilissi, et la région du