Dans La meilleure chose qui puisse arriver à un homme, c’est de se perdre, Alain Gillot raconte la vie bien orchestrée d’Antoine, script doctor ( chargé de retoucher les scénarios)de son état pour le cinéma, dont la vie va être chamboulée du moment où il croise le chemin d’Emma Cassenti, furieuse que ce dernier ait supprimé sa figuration dans un film ( lui permettant de toucher son allocation d’intermittente).Antoine, se sentant quelque peu coupable de cette situation, décide de raccompagner Emma à Bordeaux pour régler un problème d’ordre familial ( le frère de la jeune femme ayant rechuté dans ses travers et la drogue). Tout ce qui devait durer quelques heures, va durer quatre jours.Voilà pour le pitch. Ce qui importe dans le contenu du livre, c’est qu’un homme finalement bien ancré dans sa vie confortable, une vie de couple pas si satisfaisante, va commencer à se poser de sérieuses questions sur son existence. Le lecteur, est d’abord embarqué par une entâme de livre très rythmée où Antoine en sauveteur autoproclamé d’Emma, enchaîne les situations les plus improbables avec sa famille dysfonctionnelle et elle.Puis, l’homme ayant l’habitude de régler les problèmes de cohérences pour les autres, va se retrouver face à ses propres choix de vie. C’est là que le lecteur peine un peu à croire en cette remise en question soudaine avec cet homme ayant tout et perdant le cap de sa propre vie.De plus, la famille d’Antoine, abordée en surface sur la première moitié du livre, finit par rejaillir sur une réminiscence assez tardive où Antoine redécouvre comme par magie, ce qui pouvait avoir inconsciemment perturbé sa vie d’adulte.J’avoue que cet angle ne m’a pas particulièrement plu et j’aurais préféré voir comment un rapprochement entre Antoine et Emma, moins dicté par les circonstances mais par ce qu’ils sont vraiment, aurait peut-être été plus parlant. La lecture de La meilleure chose qui puisse arriver à un homme, c’est de se perdre, n’est pas désagréable mais reste cet enchaînement dramatique où une vraie compréhension fondée ne se dégage pas vraiment. Parfait pour les chemins d’improvisés mais incomplet pour proposer un final convaincant.