Un meurtre odieux, une ancienne ville minière, des secrets et des faux-semblants qui entachent une enquête conclue il y a plusieurs dizaines d'années. Une intrigue certes classique, mais qui permet dans un premier temps d'aborder le thème des enfants meurtriers et de s'interroger sur ce jour fatidique où des enfants ont cessé de l'être avant de plonger dans l'horreur absolue.
Des années plus tard, l'inspecteur Foster revient à Mackington, ancienne ville minière, où il a mené l'enquête bien des années auparavant. Dans cette campagne anglaise post-Thatcher, où les bassins miniers ne sont plus que des zones mortes, Foster va être confronté aux conséquences de ce crime et devoir faire face aux fantômes du passé. Désir de vengeance, pressions politiques, secrets d'État... Il va découvrir l'écho bien plus vaste déclenché par cette tragédie et se plonger dans les zones d'ombre de l'enquête initiale afin de rétablir des vérités beaucoup plus complexes et désagréables. Une première intrigue qui va s'élargir à mi-parcours avec le retour de Nigel Barnes, le généalogiste de Code 1879 et Depuis le temps de vos pères (les deux premiers tomes de la série).
La Moisson des innocents est un polar classique plutôt dense de par la multiplicité de ses intrigues et de ses personnages. Au-delà de l'intrigue policière plutôt bien construite, et de la plume agréable de Dan Waddell, le récit permet de se plonger dans cette Angleterre dévastée par la politique de Margaret Thatcher (un petit côté "sociologique" intéressant), tout en s'interrogeant sur la justice, les procédés de réinsertion et, plus largement, sur les conséquences d'un meurtre au sein d'une petite communauté.
L’inspecteur principal Grant Foster n’arrivait pas à imaginer pire manière de passer les premières heures du dimanche matin que de se retrouver sur une scène de crime avec un cadavre dans une voiture incendiée. Rien, pas même se prendre un coup de pied au cul.