Atmosphère oppressante, énigme machiavélique au rythme effréné, Aurélien Molas met le lecteur sur de
Ce livre figurait depuis pas mal de temps sur ma liste d’achat … il m’a finalement été offert par une amie lectrice … quel merveilleux cadeau ! Désireuse toujours et encore de découvrir de nouveaux auteurs français de polars, je pars cette fois à la rencontre d’Aurélien Molas. Un jeune auteur qui n’a pas choisi un sujet facile puisqu’il s’agit de la pédophilie : pour un premier livre il fallait oser se lancer avec un tel sujet !
LA ONZIEME PLAIE est un titre métaphorique comme l’explique l’auteur dans une interview de la Nouvelle République des Pyrénées. « Une première génération est en révolte, la mienne et la génération suivante voit son innocence sapée à la base, c’est la métaphore de la pédophilie. Comment une société, avec deux générations sacrifiées, peut-elle survivre ? C’était ça l’idée de départ».
Dans un Paris à feu et à sang, où la violence est partout, des flics se sont engagés avec l’énergie du désespoir dans une croisade contre le mal.
Un service spécial a été créé par le Ministère de l’intérieur : une unité autonome et à faible effectif. A sa tête, le commissaire Maxime Kolbe, ancien patron de la brigade des mineurs, son bras droit le capitaine Alain Broissard et le lieutenant Léopold Appoline. Trois flics au total, sans attache et en marge du système. Leur mission prioritaire : le démantèlement des grand réseaux et les causes perdues.
Le Havre : Alain Broissard, capitaine de l’unité Spéciale épaulé par le brigadier Carrère du SRPJ de Rouen, découvrent des cartons remplis de DVD dans la cale d’un bateau. DVD dont la jaquette ne portent aucune description, aucun signe distinctif. Des boîtiers noirs, énigmatiques qui s’avèreront être des DVD pédophiles.
"Oublier ce que ses yeux avaient vu. Oublier les résidus d’horreur qui gangrenaient sa mémoire. Juste oublier. Ce qu’il endurait n’était rien en comparaison de ce que ces enfants subissaient."
Métro Porte des Lilas : dans le ventre de Paris, deux cadavres de jeunes filles sont découverts. Suicide : le mot colle parfaitement pourtant il n’apporte pas la satisfaction d’une conclusion irréfutable. C’est, forte de cette conviction que Blandine Pothin, appartenant à la brigade criminelle, décide malgré l’enquête close et la formelle interdiction de son supérieur de poursuivre ses recherches et d’approfondir la mort de ces deux jeunes filles.
Un roman très sombre où les décors sont bien restitués : l’ambiance apocalyptique d’un Paris survolté, en proie à une crise sans précédent. Un contexte social secondaire, mais qui viendra toutefois compliquer la tâche aux enquêteurs.
On est catapulté dans le vif du sujet avec une atmosphère oppressante, une énigme machiavélique au rythme effréné qui maintient le suspens jusqu’au bout et met le lecteur sur des charbons ardents.
Des phrases percutantes, des scènes difficiles et une écriture très visuelle : voilà le savant mélange dont Aurélien Molas fait usage pour nous embarquer dans cette éprouvante et effroyable histoire.
Les protagonistes : Alain, Léopold et Blandine sont des personnages forts et investis personnellement dans cette terrible lutte contre la perversion. Une traque palpitante menée par des personnages crédibles.
Aurélien Molas réussi l’exploit de traiter ce sujet sans voyeurisme aucun : pari osé mais réussi.
Un premier ouvrage excellent pour ce jeune auteur qu’est Aurélien Molas … un auteur à suivre !
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