Une approche bien différente de la Première Guerre Mondiale

Quelques temps avant la première guerre mondiale, Solange quitte Auvers-sur-Oise et ses artistes, ainsi qu'un père violent, pour rejoindre son amie Lili à Paris. Lili chante dans les petits cabarets parisiens, danse, fait l'actrice pour Abel Gance... Solange, qui n’a pas vraiment de gout pour ce genre d’existence, se marie avec un banquier et doit s'occupe de la vieille tante aigrie de celui-ci, pianiste aux mains abîmées.
Peu à peu, la toute jeune femme s’aperçoit qu’elle s’ennuie dans sa prison dorée, d’autant plus qu’elle ne réussit pas à aimer un mari qu’elle ne faisait que respecter jusqu’alors… leurs relations s’enveniment, Robert est très autoritaire… et lorsqu'éclate la guerre et qu’il part au front, c’est un véritable soulagement, elle trouve paradoxalement une forme de liberté et de bonheur. Elle devient journaliste, écrit sur les femmes restées seules à l'arrière, noue de nouvelles amitiés dans le milieu artistique de la capitale… Mais un jour Robert est défiguré par un éclat d’obus, et son retour va lui rendre la vie infernale…
Très bien documenté, ce gros roman teinté de féminisme à travers le destin de Solange, nous plonge dans la société civile du début du XXe siècle. On s’attache à ce beau personnage un peu passif, pas toujours crédible dans ses actes (nous sommes en 1914 au début du livre, et Solange a déjà eu plusieurs amants avant de se marier, puis elle trompe son mari avec des femmes…) mais elle accepte par sécurité de se marier avec un homme qu’elle n’aime pas et qui deviendra violent avec elle, de s’occuper avec dévouement d’une vieille tante aigrie qui s’avère être une ancienne grande concertiste, tout en réprouvant le mode de vie de son amie Lili, avec laquelle elle se brouillera plusieurs fois.
Bien qu’ayant des qualités indéniables, le livre souffre aussi de longueurs qui alourdissent l’ensemble du récit, le rendant finalement un peu indigeste par moment, et tombant un peu des mains, à l’image des anges…
Christine