Ce sont onze histoires. Onze faits divers qui n'auraient droit qu'à quelques lignes dans les journaux. Accident la circulation, destruction d'un bâtiment, immigrés clandestins, voleur occasionnel... Des faits du quotidien.
Mais la narration change tout. Le Clézio sympathise avec toute cette humanité composée principalement d'exclus, de personnes rejetées dans des banlieues, habitant dans des mobil homes ou dormant carrément à la rue. Il nous fait partager leur vie, leur histoire, leurs sentiments. Leur malaise : l'ennui, les difficultés économiques ou sentimentales, les frustrations, les peurs. Toutes ces personnes cherchent la même chose : la fin de leur malaise, le retour à la sérénité. Elles le cherchent dans la fuite ou dans le goût du danger.
De plus, l'écriture de Le Clézio crée une atmosphère magnifique, changeante pour chaque texte. Il nous entraîne parfois à la frontière du fantastique (Moloch), ou dans la nostalgie d'une époque à jamais révolue (Villa Aurore). Un grand livre, toujours émouvant.