C'est le cœur serré que je referme ce livre. Ultra-court, il m'a procuré des émotions inversement proportionnelles à sa longueur. Ce roman est bouleversant, il n'y a pas d'autre mot !
Stépan vit seul avec sa chienne dans une cahute perdue au fond des bois en Israël depuis que Yankel, son fils, a été obligé de fuir les autorités de son pays et de trouver refuge à l'autre bout du monde. Tous les jours Stépan assemble des boîtes en carton et met de côté le fruit de son labeur afin d’amasser assez d'argent pour aller rendre visite à ce fils qu'il n'a pas vu depuis si longtemps, et dont l'absence lui pèse énormément. Comme son travail ne lui rapporte pas grand-chose, les années passent sans que son projet n'aboutisse. En attendant qu'il puisse mener à bien son dessein, il se remémore les tragiques évènements ayant conduit son fils à l’exil, imagine sa vie tout là-bas, de l'autre côté du globe, déraciné, tandis que lui-même mène une vie esseulé.
Dans un style concis composé presque uniquement de phrases courtes – très peu, voire aucuns points-virgules –, l'auteur nous plonge dans un tourbillon d'émotions. La magnificence de sa plume nous immerge dans les pensées profondes de son personnage à tel point que nous finissons par faire corps avec lui, à tel point que nous ressentons littéralement ce qu'il ressent ; nous sommes mélancolique avec lui, nous sommes nostalgique avec lui, nous sommes triste avec lui. Nous sommes Stépan, tout simplement.