Vous êtes en Italie, dans le grand duché de Toscane plus précisément, vous quittez le "campo" pour rejoindre Florence, avec cette famille de paysans, durs à la tâche, de caractère aussi broussailleux et violent que les orages de fin d'été (les étés où il pleut).
Votre raison de vivre, de travailler, de faire fructifier vos terres, se mêle à la leur : acheter cette terre aujourd'hui louée, fertile, synonyme d'indépendance et de sécurité pour votre descendance.
Oui mais voilà, vous n'avez pas un rond, pas un kopeck, pas un sou, pas une lire vaillante.
Ce que vous possédez en abondance c'est votre force de travail et une colère aveugle.
Ca y est vous avez l'objectif en tête. C'est ce qui vous fait avancer, supporter le mépris citadin pour le cultivateur.
Il va falloir s'employer à atteindre votre espoir, cette présence sourde dans vos entrailles.
Votre entêtement vous joue des tours ; vos enfants ne tournent pas comme vous l'auriez voulu alors que tout ce que vous avez jamais voulu bâtir était pour eux.
Vous devez composer avec un frère riche, ventru et sournois. Avec des parasites plus rusés que vous. Avec un fils qui n'a rien pris de vous si ce n'est une persistance dans ses actes confinant à la bêtise crasse.
Vous finissez, comme si c'était écrit, par obtenir ce que vous vouliez si ardemment, du moins sur le plan matériel.
Vu comme cela vous est advenu vous avez toutes les raisons de croire que votre bonne "fortuna" était à l'oeuvre, voire même la "volontà di Dio". Vous vous reposez, vous vous relâchez. Même votre entourage le remarque. L'argent était votre principal souci. L'avenir de votre nom, de votre famille est assuré.
Vous avez sous estimé la rancune et la méchanceté humaine.
Dans l'absolu, la morale est sauve mais croyez-moi, vous ne vous en satisferez pas.
Ciao bimbi, torno a Firenze. Ci vediamo li ;)
PS : Mon titre de critique est une habile référence au livre. Faut le lire. Ca prend pas longtemps. Il est chouette.