J'aime bien Theresa Révay. En fait, je ne suis pas fan du genre dans lequel elle exerce son talent, mais suite à une lecture mitigée (Dernier été à Mayfair), nous avions échangé d'abord par les commentaires sur le blog, puis par mail, toujours avec beaucoup de détachement et d'humour de sa part, moi, vous connaissez ma lourdeur !
Donc, lorsque je reçus ce dernier roman, je fus surpris et finalement peu tenté, ce qui ne la gêna absolument pas. Mais en bon garçon et mari que je suis, je le prêtai à Madame Yv, qui, moins "intolérante" que moi saura mieux en parler. C'est donc contraint et forcé que je cède pour cette recension la place à Madame Yv (notez cependant jusqu'où va ma soumission, c'est moi qui tape le texte sous la dictée ! Je ne suis pas allé jusqu'à m'habiller en secrétaire, mais pas loin...)
Lorsque Yv me prête ce livre, je suis en plein dans un MOOC (Massive Open Online Course = Cours en Ligne) sur la pensée critique. Dans ce cours, il est souvent fait référence aux régimes totalitaristes. Le roman de Theresa Révay l'illustre parfaitement, il tombe donc à pic. Alice Clifford est une jeune femme qui fait son travail dans les pays soumis à un tel pouvoir. La romancière y aborde les thèmes de la propagande, de la pensée unique, du culte du chef, des peuples qui suivent aveuglément... En outre, j'apprends plein de choses sur cette période dans différentes régions du monde, j'avoue des lacunes que ce roman comble en partie.
Alice est attachante et touchante, écartelée entre ses amours et sa liberté professionnelle et individuelle : être une femme et s'affirmer n'est pas aisé encore de nos jours, mais en 1940, c'est carrément mission impossible. C'est un beau portrait d'une femme battante, énergique et volontaire qui a parfois des moments de doute et de faiblesse. Elle peut rêver d'une vie confortable et tranquille à laquelle elle sait pourtant qu'elle n'accèdera sans doute jamais son amour absolu pour son métier de reporter de guerre prenant toujours le dessus...
Une lecture que je conseille donc et tant pis pour Yv, il ne sait pas ce qu'il perd.
Madame Yv
PS : j'ai -enfin- pu rencontrer brièvement Theresa lors du printemps du livre de Montaigu le ouiquende dernier, brève mais extrêmement agréable rencontre. Theresa est charmante, dynamique et c'est un vrai plaisir que de converser avec elle. Yv