Genre : le monde étrange de la mode en version pétillante et drôle et touchante et… Oh là là !
Sophie Fontanel est un personnage. Avec un grand « p ». Il suffit de jeter un œil à son compte Instagram : des dizaines de photos par jour, où elle met en scène ses aventures quotidiennes, où elle se met en scène dans des positions inattendues, où elle met en scène les gens qu’elle croise aussi, car elle les aime les gens. Elle est drôle.
Dans La Vocation, elle raconte qu’un jour, déçue que Karl Lagerfeld ne vienne pas la saluer à sa table alors qu’il est au Café de Flore comme elle, elle interpelle un des collaborateurs du grand monsieur de chez Chanel. Elle lui dit que M. Lagerfeld est « culotté » de ne pas lui dire bonjour alors qu’ils ont eu un enfant ensemble et qu’il ne daigne déjà pas s’en occuper. La styliste de Sophie s’offusque qu’elle puisse se permette de faire de l’humour avec le grand Karl. Elle n’aurait JAMAIS osé faire une remarque pareille à un de ses collaborateurs. Sophie, oui. Et elle fait bien, car un peu plus tard, elle reçoit un cadeau de la marque, avec un petit mot : « pour l’enfant ».
C’est la force de Sophie Fontanel, palpable dans tout le roman. Elle ne s’encombre pas des codes du milieu dans lequel elle évolue. Elle fait comme elle veut quand elle veut. Elle n’a pas peur d’être prise pour un ovni. Elle est « PÉNIBLES », en somme.
Dans ce livre, Sophie Fontanel aborde la question du beau vêtement à travers l’histoire de sa famille et à travers la sienne, en particulier l’époque où elle a été nommée directrice de la mode chez Elle, après des années d’écriture pour le magazine. Et justement, dans un bureau avec des gens sous ses ordres, cet électron libre s’est senti étriqué. Elle aborde son parcours et celui de sa famille de manière si fine, si drôle, qu’on a envie d’être une journaliste comme elle.
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