Plus qu'il n'en a l'air

Dans l'ensemble, j'ai trouvé que c'était un bon livre. Il y a de nombreuses critiques littéraires à lui faire, mais je ne me base pour l'instant que sur un critère : est-ce que ma lecture était agréable ? Définitivement, oui. J'ai dévoré ce pavé de trois bouquins en moins de trois semaines. L'histoire est très simple et même un peu naïve. Ce sont deux aventuriers liés par la mort de leurs amoureuses lors d'une soirée de beuverie. Est-ce que les personnages sont recherchés ? Dans un premier temps, on a l'impression que non, pas du tout. Fafhrd est un barbare. Il est grand, il est fort. Il tape et il boit. Le souricier gris est un mauvais magicien. Il est petit, pas très fort mais rusé. Il ruse et il boit. Mais les apparences sont parfois trompeuses et sous ces clichés de la fantasy se cachent des personnages un peu plus complexes lorsqu'on fouille un peu. Fafhrd est aussi un troubadour dans l'âme, il joue de la musique et il chante bien. Il est sensible, c'est un barbare créatif au grand cœur. Le souricier gris est fidèle et courageux, c'est aussi un excellent escrimeur. Avec ces quelques contradictions, les personnages gagnent un peu de profondeur. Le déroulement de l'histoire est lui aussi très simple. L'intrigue est clairement découpée en aventures qui commencent et terminent à chaque chapitre, comme de petites nouvelles. Il est même possible de les lire dans le désordre. Les personnages sont en train de faire quelque chose de relativement paisibles, ils rencontrent un danger qu'ils doivent surmonter, ils tapent (le plus souvent), ils gagnent, ils boivent (le plus souvent). C'est un schéma narratif basique. Mais parfois ces aventures se déroulent sur deux ou trois chapitres, ce qui permet de dynamiser la structure de l'ensemble. L'univers, lui, est bien construit. De nombreux dangers, des terres inexplorées et des paysages à couper le souffle ravissent le lecteur.