S'en approcher sans être proche

J'ai pris ce livre car j'ai beaucoup aimé "L'Affaire Grégory" de Patricia Tourancheau. Ce livre là possède un défaut majeur, on voit très vite qu'il n'est pas écrit pour un livre. C'est une compilation de chroniques ou c'est écrit tout comme. C'est un cumul de brèves plus ou moins étoffées, avec plus ou moins de matières. Cela m'a un peu rebuté parce que je ne m'attendais pas à ça et je n'aime pas les livres que l'on construit avec un empilement de chroniques. J'ai besoin de liant, d'un début et d'une fin, d'une narration. Lire des nouvelles dans un recueil ne m'embête pas mais c'est ce coté "écrit pour internet" qui me fait penser à " bon, ça a marché sur internet, essayons de se faire un peu de blé".

Sur le fond :
Cela parle des policiers mais on reste dans le cliché, le stéréotype, qu'ils nourrissent sans doute eux même faute d'être poussé à en dire plus. Ainsi il peut y avoir des portraits mais on se tient à distance d'eux. On assiste à leurs fêtes, leurs déceptions, leurs colères, leurs joies mais de loin. Je pense que c'est beaucoup lié à la structure du livre qui n'amène pas à aller plus loin, du coup ça butine et hésite entre les malfrats, les policiers et les sujets plus sociaux, aucun de ces aspects n'est vraiment choisi donc nous naviguons entre eux sans sentir à quoi sert Le 36 au delà d'une expo de "gueules". Au final, le premier chapitre résume à la fois ce que l'on va trouver et de quelle manière s'est traitée, à la Bertillon "photographie de face et de profil" mais dépassé et distant.
Dommage.