"Pourquoi cherches-tu la quiétude quand tu es né pour l'inquiétude ?"
C'est par cette citation que s'ouvre le récit de Franz Jung. Pendant le premier tiers du XXème Siècle, Jung fut sur tous les fronts; celui de la psychanalyse (mais rien à voir avec le triste C.G.Jung), celui de la révolution artistique avec l'expressionnisme et surtout l'aventure Dada en Allemagne ou il joua un rôle déterminant; celui de l'action révolutionnaire la plus énergique et également celui de l'expression théâtrale la plus engagée (Brecht).
En 1933, il sera également l'un des rares à s'engager dans la résistance armée au nazisme.
On ne saurait décrire les mille vies de Franz Jung sachant qu'en être libre, il ignora superbement toute préoccupation d'Ego et de réussite sociale.
Ainsi le météore Franz Jung traversa notre histoire sans qu'aucune idéologie puisse prétendre se l'approprier.
Le peintre George Grosz, lui-même très fin observateur de la société allemande de cette époque, note à son sujet dans son livre "Un petit oui et un grand non", " C'était un des hommes les plus intelligents que j'ai jamais rencontrés, mais également un des plus malheureux."
Il y a quelque chose d'étrange à constater que la profonde singularité d'un être humain, l'impossibilité de le "classifier", phénomènes qui ne sont rien d'autre après tout que l'expression la plus marquante de sa capacité à se conduire en être effectivement libre et qui devraient donc attirer l'attention générale, sont au contraire ce qui le condamne à la solitude et à l'oubli. Fallait-il qu'il dérange cet homme là ......
Et si vous vous demandez ce que peut bien être ce chemin vers le bas et où il mène, regardez donc autour de vous pour en contempler à loisir la destination.