Le Chèvrefeuille, le Purgatoire, le Chapitre XIII par Jules Leon

Le Goncourt 1924 est décerné à Thierry Sandre pour trois ouvrages distincts.
Le Chèvrefeuille et le Purgatoire sont très faciles à trouver pour un prix modique. Par contre, il m'a été très difficile de me procurer le Chapitre treize à un prix correct.
Le Chèvrefeuille est assez court et ressemble plus à une nouvelle. C'est un petit roman d'époque où le narrateur retrouve en 1923 son ami combattant de la guerre 14-18 qui s'était fait passer pour mort.
Mais surprise pour le lecteur !!! La raison de sa supercherie devient franchement risible. Il préfère disparaitre de l'état civil pour éviter de retrouver sa femme... qu'il aime, car il est effrayé par l'emprisonnement du mariage. Et la fin, et encore plus ridicule.
Le Purgatoire est un réquisitoire contre "les sales boches". L'auteur relate son parcours d'officier en 1916 dans deux camps de prisonniers en Allemagne. Bien qu'il n'ait subi aucune violence physique et mangé à sa faim, il ne cesse de décrire le "boche" comme vicieux, sournois, débile et n'aimant que les pommes de terre. L'Allemagne est moche et sa cuisine est infecte. Une marmelade de caricatures patriotiques sans intérêts. Le seul point positif du livre est de nous informer sur les lieux historiques et les conditions de vie des camps d'emprisonnement d'officiers.
Le chapitre treize relève très largement le niveau. Oufff !!!
Au début du IIIe siècle, l'érudit grec Athénée de Naucratis écrivait 15 livres en imaginant un grand banquet où débattent les plus grands philosophes, poètes et auteurs de la Grèce antique, sur différents sujets.
Le treizième livre débat de l'amour et Thierry Sandre nous en offre la traduction. C'est un petit bijou de compilation d'incroyables anecdotes sur les pratiques amoureuses durant la Grèce antique. Je me suis surpris à rire aux éclats sur certains passages concernant les courtisanes, qui restent toujours d'actualité. D'autres pratiques usuelles de l'époque sont également abordées qui m'ont fait beaucoup moins rire.
Merci à l'auteur pour cette initiation, pas banale, au monde surprenant d’Aphrodite.