Retour en 1984
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Entre deux rentrées littéraires, la maison Aux Forges de Vulcain continue d’abreuver ses lecteurs de petites pépites bien dans la tradition de la maison. Avec Le cimetière de l’auteur catalan Gerard Guix, direction le futur et une dictature peu avenante où enterrer ses mots est devenu impossible… Lettres it be vous en dit plus !
Dans un futur où le changement climatique et une catastrophe nucléaire ont réduit les espaces habitables, la surpopulation met en péril la vie. Il est devenu obligatoire d'incinérer les morts sous peine d'un terrible châtiment pour ceux qui tenteraient de les faire enterrer. Les familles peuvent pleurer leurs défunts dans des cimetières virtuels, les suicides sont fortement encouragés, les relations sexuelles non virtuelles et les grossesses sont interdites. Isobel jeune femme rebelle qui veut enterrer sa mère va s'éprendre de Travis, le gardien du cimetière, jeune homme fascinant qui n'est peut-être pas ce qu'il prétend être...
C’est un premier roman. Le cimetière est en effet le premier livre écrit par cet auteur catalan né en 1975. Et quel roman : dès le préambule, l’auteur annonce la couleur. Il va falloir fermer les yeux et imaginer, histoire d’être pleinement emporté dans un tourbillon d’angoisse, de peur mais, quand même un peu, de douceur. Prêt pour le voyage ?
Nous sommes dans le futur. La dictature règne, les livres ne sont plus que des souvenirs que l’on se raconte de génération en génération. Mais il y a pire encore… Enterrer ses mots est devenu interdit, faute de place sous terre. Alors les cimetières numériques ont vu le jour, histoire de célébrer ses disparus encore un peu. C’est le point de départ, surprenant, de ce premier roman assurément ambitieux.
Isobel est le personnage principal de ce roman. Très vite, elle semble errer plus qu’elle ne vit dans le but d’accomplir un mystérieux projet. De fil en aiguille, on comprend vite la teneur de ce projet et les risques encourus. Puis il y a Travis, gardien de cimetière solitaire, étrangement sympathique et attachant. Les deux personnages, les seuls en présence ou presque, vont alors entrer dans une danse faite de mouvements incessants et de rejets nombreux. Il fait froid, il fait sombre, c’est glauque et il neige. Sans se forcer, le lecteur entre aussi dans la danse et dans l’ambiance.
Au-delà d’une histoire particulière mais qui semble tenir dans un mouchoir de poche qui n’est autre que ce cimetière à disparaître, Gerard Guix réussit à donner à son livre une allure particulière. Dans cette espèce de huis-clos très nuageux, le Catalan propose un roman qui semble s’appuyer sur bon nombre de références. Difficile de passer à côté des clins d’œil lancés, entre autres, au Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, à Emily Brontë et ses Hauts de Hurlevent, etc. Tant les références à d’autres piliers du genre sont nombreuses, on se surprend à penser Le cimetière comme un hommage discret, comme ce petit garçon qui a fière allure mais se cache encore sous les jupes de sa mère. Pourtant, ça fonctionne bien et cette histoire-là séduit.
Une fois de plus avec un roman made in Aux Forges de Vulcain, on est surpris. Agréablement surpris. Cette sombre histoire, que l’on espère dystopique, capte l’attention avec une langue ciselée, sans fioritures, un cadre quand même assez angoissant mais plutôt bien posé. Nouvelle voix du roman catalan, Gerard Guix pose avec Le cimetière de bien belles premières pierres.
Découvrez la chronique en intégralité sur le site de Lettres it be : https://www.lettres-it-be.fr/critiques-de-romans/auteurs-de-f-%C3%A0-j/le-cimeti%C3%A8re-de-gerard-guix/
Créée
le 5 janv. 2020
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