Le Club des neurasthéniques par Nina in the rain
Vous arrive-t’il d’espionner les lectures des gens dans le train ? Moi, je fais ça tout le temps. Je surveille, je regarde, j’identifie des couvertures, des typos, des formats, des dos… Pour savoir ce que les gens lisent. J’adore ça. Je suis cependant souvent déçue, parce que dans le train les gens lisent des best-sellers, et ça ne me fait pas très envie. Du coup, quand je prends un train rempli de libraires (comme lors de ce retour des Assises Nationales de la Librairies) je mets mes sens en éveil. Ces gens-là pourraient bien lire des textes imprévus. Et c’est comme ça qu’entre les mains d’un lecteur j’ai découvert cette couverture et, surtout, ce titre auquel d’évidence je ne pouvais pas résister. J’ai regardé rapidement sur le site de l’éditeur pour voir ce que c’était, et bien entendu ça m’a plu. Du coup, hop, un tour sur Place des Libraires et je le réserve chez mon libraire, qui m’envoie un mail en retour pour me dire qu’il est bien de côté. Du coup, tranquillement, je suis allée le chercher hier, je l’ai commencé ce matin et… dévoré. Dans la journée, comme ça. Un p’tit peu au soleil aux Tuileries, un grand peu au pieu, un dernier p’tit peu sur le canapé, c’est dire l’activité débordante de cette journée que j’ai passée en compagnie de Mercoeur et de son groupe de déjantés mous du genou.
Alors, déjà, y’a un duel. Un DUEL. Et ils disent « palsambleu ». Et ils prennent soin des dames. Et ils se promènent à cheval. En fait, ça se passe en 1915, mais le truc c’est que c’est paru en feuilleton en 1912, autant vous dire qu’il ne savait pas que ce serait la guerre. Qu’est-ce que c’est rafraîchissant ! Bon, bien sûr, à la place de la guerre il y a la peste, qui envahit l’Europe, mais tout de même, après Delbo, je n’avais pas envie de lire une histoire de soldats. J’avais plutôt envie de lire Le Tour du Monde en 80 jours, en fait, et je pense d’ailleurs qu’il va me repasser par les mains dans pas longtemps, tellement j’ai pris du plaisir à retrouver une langue un peu surannée et des personnages tellement XIXème (pas arrondissement, hein, siècle, ho).
Un véritable plaisir, donc, que ce roman qui déroule à peu près tous les poncifs du genre pour nous emmener dans des situations d’une drôlerie ébouriffante sans jamais perdre le tempo. A offrir et à s’offrir, donc. Dont acte.