Prix du Quai des Orfèvres 2016, Le crime était signé est un bon polar. L'intrigue débute avec la découverte d'un corps dans un coffre de voiture. Il s'agit d'une jeune fille d'à peine seize ans, d'origine turque, Jessica. Étranglée et nue, personne ne signale sa disparition pendant plusieurs jours. Jusque là, rien de bien original, me direz-vous.
Et ben détrompez car ce prix prestigieux n'a été donné ni au hasard, ni par défaut. Il récompense d'abord une écriture agréable et un scénario haletant. L'intrigue nous emmène sur de nombreux chemins, sans concordances apparentes. Les milieux qui tournent autour de cette jeune fille vont de l'aristocratie à une bande de jeunes loufoques macabres, en passant par le monde scolaire d'une ado lambda. Tout cela est finement ficelée et surtout imprévisible. Puis, cette récompense est accordée par des personnels du terrain à un auteur du terrain. En effet, Lionel OLIVIER, avant d'être écrivain, est surtout un flic : il connaît son domaine, la banlieue parisienne, le quai des orfèvres. C'est documenté, cela se sent et c'est passionnant.
Nous sommes loin du milieu stéréotypé parfois dessiné sur la police : ni ripoux, ni super-héros, les personnages, et en premier lieu le principal, Quentin Fregeac, sont des pros hantés par leurs doutes et consternés par le manque de moyens à leur disposition... Seuls bémols, quelques longueurs dans le récit et une fin qui m'a semblé un peu "facile"
Bref, je recommande ce livre. Si ce n'est pas le meilleur polar que j'ai lu, il m'a tout de même fait passé un bon moment.