La gardienne de Danarith est le premier volet de « Le cycle de McGowein », un cycle qui prévoit cinq livres et dont deux sont publiés (en août 2019). Il met en scène un guerrier projeté dans une dimension démoniaque et qui après avoir combattu moult démons pendant quatre ans, revient dans le monde des humains et entreprend de rentrer chez lui. Voyage de retour qui ne se fera pas, on l’imagine, sans difficulté. L’histoire commence au moment où Cormag McGowein parvient à sortir de cette dimension en passant par un portail : le portail de Dargath, sous la surveillance de la gardienne Leraline, vivant dans le village voisin de Danarith. Son arrivée dans ce monde va entraîner une destruction du portail. La gardienne trouvant McGowein gravement blessé va lui porter secours et lui venir en aide pour accomplir sa mission.
Le scénario :
Ce roman est le premier tome de la saga. Il met en place les différents éléments de celle-ci. Il nous présente les protagonistes, McGowein tout d’abord qui donne son nom au cycle. Puis il nous raconte son retour dans le monde. Dans ce livre, McGowein va devoir prouver sa bonne foi. En effet, la destruction du portail a généré un tremblement de terre violent qui a endommagé plusieurs habitations. Et un individu meurt en présence du guerrier. Autant d’événements dont il devra s’innocenter. Sans compter que son incapacité à se séparer de son épée ne va pas jouer en sa faveur.
Le style :
Le style de Yannick A.R. Fradin est clair, fluide et dénote une grande maîtrise. On regrettera cependant certaines longueurs dans les descriptions. Par exemple, la scène dans la mairie où les invités doivent s’asseoir autour de la table prend deux pages. La description du contraste entre la gardienne fraîche, pimpante, lumineuse et sexy et McGowein sombre et caparaçonné de métal est tout aussi longue. Sans compter qu’il le rappelle un peu plus loin. Ces longueurs sont cependant atténuées à la fois par le style fluide de l’auteur, mais aussi par une foule de détails qui décrivent les motivations des protagonistes et nous permettent de mieux comprendre le déroulement des actions. On sait pourquoi le capitaine, McGowein et les autres héros de cette histoire réagissent comme ils le font.
Enfin, le texte pourrait être lourd sans l’intervention impertinente de Meruline, petite fée espiègle qui profite effrontément de son invisibilité et de sa capacité à s’enfuir facilement (et aussi du côté chevaleresque de McGowein, il faut l’avouer) pour taquiner ce dernier, ce qu’il lui renvoie bien.
Mon avis :
Il est difficile de juger l’ensemble d’une saga sur un premier tome. En effet, on n’a qu’une vague idée de l’histoire et les personnages n’ont pas encore été mis dans une situation difficile où ils auraient un choix à faire. Toutefois, le style fluide de Yannick Fradin et sa façon de raconter les choses rendent la lecture du roman agréable. À la fin du tome, on n’a pas identifié l’ennemi, mais on sait qu’il existe. L’auteur a ouvert quelques pistes qui indiquent que les anciennes terreurs du royaume sont toujours là, même si elles sont en suspens depuis des siècles.
Certains indices qui tendent à montrer qu’il existe des liens entre notre monde et celui du roman puisque, par exemple, les cinq règles des gardiens sont tirées d’écrits de philosophes des lumières. Autant d’éléments qui éveillent l’intérêt et poussent à en savoir plus, en connaître la suite.
Malgré les défauts que j’ai cités plus haut, c’est une lecture que j’ai appréciée et que je continuerai à lire au fur et à mesure que les tomes seront disponibles.