Un roman admirablement construit
Jonathan Pyne est directeur de nuit dans un hôtel en Suisse quand la visite d'un certain Richard Onslow Roper le ramène dans le passé. Quand il était au Caire, qu'il est tombé amoureux d'une femme qui fut assassinée et que Pyne juge Roper responsable. Pour tout avouer je n'ai jamais été un fan des romans ou films d'espionnage. Il n'y a que depuis peu de temps que je me suis ouvert à ce monde avec par exemple les James Bond que j'avais toujours détesté. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et le maître d'oeuvre dans ce domaine avec Robert Littel c'est John Le Carré. J'ai d'abord lu la Taupe et là ce Directeur de minuit. Ce livre fait partie de ce que l'on appelle la seconde carrière de Le Carré auparavant auteur de roman d'espionnage pur avec en toile de fond bien souvent la Guerre Froide. Depuis le début des années 90, Le Carré fait un constat amer et sombre de notre monde à travers ce qu'il se passe de plus terrible sur notre planète tel dans ce roman la vente d'armes et la drogue. A travers le personnage de Pyne qui sera les yeux du lecteur nous avançons dans ce monde bien loin du nôtre. Le Carré est un fin psychologue, ses personnages sont savoureux et merveilleusement bien écrits. Pyne est un anti-héros qui agit surtout par vengeance et par désir pour la nouvelle conquête de Roper. La relation d'ailleurs qu'il parvient à nouer avec l'homme d'affaires véreux est plus qu'ambigu. Roper lui voue un profond respect et voit en lui du potentiel. La première moitié du roman nous présente les personnages et le contexte dans lequel ils évoluent. La façon crédible où se fabrique une fausse identité et de faux dossiers. Si Pyne est ambigu, Roper ne l'ai pas moins. Le Carré nous présente un homme froid avec son fils mais voulant faire au mieux pour lui quand même, se justifiant sur ses actions et méfaits "Le monde est gouverné par la peur voyez vous. L'utopie, la charité, ça ne marche pas. Pas dans le monde réel... Quand on promet à un type de lui construire une maison, il n'y croit pas. Quand on le menace de faire brûler la sienne, il obéit au doigt et à l'oeil. C'est la vie... La délicieuse Jemina dit Jeds, sublime créature, joujou de Roper, qui hante les pensées de Pyne où bien est-ce les réminescences de Sophie son amour du passé, La belle Jeds donc qui finit par se demander ce qu'elle fout dans cette galère et qui est bien moins nunuche qu'elle y paraît. L'auteur nous conte une histoire qui semble réaliste et prend son temps pour ça, ce qui ne signifie pas que le récit serait long et pesant bien au contraire. La tension monte de pages en pages jusqu'au dénouement que je me garderais bien de dévoiler. Une chose est sûre je relirais du John Le Carré.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 11 mai 2016
Critique lue 938 fois
1 j'aime
1 commentaire