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"Polémiques, faits divers, téléréalité… Partout, c’est l’émotion qui triomphe. Le pouvoir médiatique fait vibrer la corde sensible au rythme de stimulations sonores et visuelles qui produisent une véritable fièvre émotionnelle."
Partout l'émotion nous entoure, nous traverse, nous transperce. Pourtant sommes-nous égaux face aux émotions ? Lesquelles sont-elles ? Serions-nous tous devenus bipolaires : complètement dépendants des émotions sans pour autant les identifier ? Incapables de sens critiques, nous sommes baignés au coeur d'un amalgame ou même d'un conglomérat émotionnel. Victimes, au début consentantes, nous sommes devenus addicts, nous avons besoin d'une dose de sensationnel, de faits divers, de polémiques...

Qu s'est-il passé ? Pierre Le Coz part d'une enquête qui montre que les nouveaux médias déversent non plus de l'information rationnelle, concrète, vérifiée, mais un ensemble d'émotions - duquel nous n'arrivons pas à sortir. Nous sommes empêtrés, empêchés. Englués nous ne pouvons plus réfléchir, nous restons là, à attendre la nouvelle émotion. Nous avons soif de la dernière info, du dernier buzz que nous serons le premier à faire suivre sur nos réseaux.
Pierre Le Coz n'ignore pas que ce problème est vieux comme le monde. L'histoire de la philosophie s'est "déchirée" autour de la question de la manipulation. Faut-il profiter des occupations des jeux du cirque pour faire passer des propagandes ? Provoquer le défoulement des foules permet d'éviter des manifestations, les désaccords.
Une fois émus, nous ne pouvons plus être rationnels. Quand notre rationalité nous quitte, le danger guette, la manipulation est à l'oeuvre.
Avec l'émergence des nouveaux médias, et le développement de leur portabilité, tout s'est accéléré. La manipulation n'est pas une, elle est multiple. Elle est à la fois politique, marketing, et toute tous les domaines de la vie quotidienne.
Pour Pierre Le Coz, nous sommes devenus des « mufles affectifs » - c'est-à-dire des individus hypersensibles et dépourvus de sens critique.

Sans sens critique, nous restons blottis en attendant la prochaine vague émotionnelle ou contagion. En un sens, c'est ce que Chomsky nomme distraction. Pendant que nous sommes distraits par nos émotions, occupés à aller voir les derniers statuts des autres (par exemple), nous ne nous occupons pas de la réalité. Nous sommes ailleurs, dans un monde mêlé de phantasmes, loin d'une réalité.
Mais alors où est la solution ? Serions-nous capables de regarder froidement nos émotions ? Serions-nous capables de les ordonner, de les ranger ?
Il ne s’agit pas selon Pierre Le Coz de soumettre nos émotions désordonnées à la rationalité froide. Bien au contraire, mais il s'agit au moins de les reconnaître. Il nous faut prendre conscience des émotions qui sont à l'origine de nos valeurs morales. L'auteur s'attaque ici à comprendre le mécanisme de l'indignation, du respect et de la compassion (qui ont une portée universelle) et qui nous pousse à agir ensemble pour le mieux.
En d'autres termes, pour déjouer la manipulation sous-jacente, il faut se connaître soi-même. Nous devons prendre conscience des émotions qui nous gouvernent. Nous devons les identifier et voir quelles sont celles qui méritent que nous nous y arrêtions.
Pierre Le Coz signe ici un essai d'utilité publique...

Sonia Bressler
Sonia_Bressler
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le 28 janv. 2015

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