Les origines du Hanafuda (花札) remontent au XVIe siècle, époque où les Portugais introduisent au Japon les premiers jeux de cartes, et s'inscrivent également dans la tradition nippone des jeux de paires, consistant à assembler deux éléments complémentaires, souvent des coquillages décorés ou des poèmes. Divertissement ancien, pratiqué à tous les âges et dans toutes les couches de la société, le Hanafuda se joue en famille ou entre amis, plus particulièrement au Nouvel An (et semble également prisé des Yakuzas, qui, dit-on, aiment faire claquer les cartes en les posant sur la table de jeu). A la fin du XIXe siècle, la première société de production d'Hanafuda est crée à Kyoto, par un certain Yamauchi Fusajiro, et le succès est immédiat. Cette même société, aujourd'hui baptisée ... Nintendo (!), poursuit la commercialisation du Hanafuda dans tout le Japon.


Le Hanafuda est bien plus qu'un simple jeu. Tenir l'une de ses 48 petites cartes illustrées nous plonge dans l'univers fascinant des légendes et rites de l'archipel - devant nous s'ouvre un herbier ancien, merveilleux et mélancolique des poèmes et contes du Japon classique. Il existe en effet au Japon un lien privilégié entre les hommes, les lettres et les saisons, comme en témoigne, dès le VIIIe siècle, le Manyôshû, le Recueil des dix mille feuilles, qui répertoriait quelques cent cinquante espèces végétales parmi lesquelles, les grands emblèmes du Japon (cerisier, prunier, glycine ou encore miscanthe). Mais nous pourrions multiplier les signes de ce rapport particulier et poétique à la nature, dans le Japon des lettres et du cinéma, ou dans le Japon ordinaire, quotidien - Hanami, rendez-vous chaleureux et gustatif au pied des cerisiers en fleurs; Ikebana, art floral de la simplicité.


Comment y jouer ?
Le jeu consiste à créer des combinaisons entre douze séries de quatre cartes, chaque série représentant une saison, matérialisée par des arbres, des fleurs ou des animaux. Il peut se jouer à deux (Koi Koi) ou à trois/quatre (Hana awase), traditionnellement en 12 manches (ou 6 pour les pressés). La difficulté réside dans la connaissance des différentes combinaisons de cartes et dans le calcul des points.


Le jeu des fleurs publié aux éditions Philippe Piquier comprend, en plus des 48 cartes (attention, petit format), un livre sobrement décoré présentant les règles du jeu et les tableaux descriptifs et récapitulatifs des cartes et des combinaisons (très pratique quand on débute). En compléments, figurent 12 chapitres (de janvier à décembre), destinés à faire (re)découvrir au lecteur les plantes, les légendes et les poèmes associés à chaque mois de l'année.


Conseillé pour les joueurs, les curieux et les amoureux de la nature !

SolsticeH
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le 15 août 2017

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